Impact des feux de forêt sur la mise en marché du bois

Feu foret

L’année 2023 a été marquée par les feux de forêt d’une intensité et d’une ampleur peu commune. Selon la SOPFEU, de janvier à septembre, 679 feux principalement allumés par la foudre ont provoqué la destruction de 5,30 Mha de forêts. Les feux ont endommagé environ 3,81 Mha en zone nordique, soit des forêts n’étant pas aménagées pour des fins d’approvisionnement de l’industrie forestière. Néanmoins, 1,49 Mha de forêts en zone intensive constituant le bassin d’approvisionnement de l’industrie forestière ont été endommagées. À titre indicatif, à peine 300 ha avaient été ravagées par 431 incendies l’année précédente.

La sécheresse du printemps conjuguée à des épisodes météorologiques favorisant la foudre ont créé une tempête parfaite. Bien que des épisodes de grands feux surviennent sporadiquement, l’impact des changements climatiques sur l’écosystème forestier a probablement accentué la situation. La hausse moyenne de la température assèche plus rapidement les sols et la biomasse et accroît l’intensité énergétique des catastrophes climatiques.

Généralement, et ce fût encore le cas cette année, les feux sont davantage associés aux forêts résineuses nordiques, et donc principalement situées en territoire public (Lac-St-Jean, Côte-Nord, Abitibi-Témiscamingue, Nord-du-Québec et nord de la Mauricie). La vallée du St-Laurent et les Appalaches, dominées par les peuplements feuillus et mixtes, sont généralement moins susceptibles d’être perturbées par le feu, les incendies qui s’y développent demeurent limités pour deux raisons. Premièrement, les feuillus constituent des murs anti-feux efficaces en raison du contenu en humidité de leurs feuilles. Deuxièmement, la proximité des forêts privées et des infrastructures publiques accélère l’urgence et le temps de réponse des responsables de la sécurité publique (principalement la SOPFEU et les pompiers municipaux).

Sur le plan macroéconomique, les feux de forêts ont provoqué la fermeture de plusieurs usines de transformation du bois dans les régions nordiques. Cette baisse de l’offre de produits forestiers a eu lieu alors que la demande pour les produits du bois est chancelante. En effet, l’impact de la hausse des taux d’intérêt provoque un ralentissement du secteur immobilier. L’effet de la contraction de l’offre sur les marchés fût somme toute limité, comme en témoigne l’évolution du prix du bois d’œuvre.

Pour les producteurs forestiers œuvrant en forêt privée, la majorité de l’impact est chose du passé. Les producteurs ont dû cesser leurs opérations quelques semaines en raison du risque d’incendie, mais la situation s’est résorbée depuis.

Cependant, les producteurs forestiers des régions de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord devront principalement composer avec une hausse de la concurrence à mesure que les récoltes de secteurs incendiés en forêt publique s’accélèrent. Ceux des régions plus éloignées pourraient être en grande partie épargnés, car les scieries clientes sont localisées trop loin des forêts incendiées pour justifier le déplacement du bois.

Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a préparé des plans d’aménagement spéciaux de récupération dans les zones touchées par les incendies alors que le Bureau de mise en marché des bois (BMMB) est déjà à pied d’œuvre pour organiser la vente de bois qui sera récupéré. Au total, plus de 1,83 Mm³ de bois est déjà mis aux enchères, dont 92% en résineux. À cela s’ajoute un volume de 0,78 Mm³ de bois que le MRNF a déjà accordé en vente de gré à gré. Ces volumes peuvent paraître énormes, mais ils demeurent largement inférieurs à ceux réellement carbonisés.

Toutefois, plusieurs raisons suggèrent que cet enjeu sera passager. Premièrement, comme nous le rappelle le CIFQ, il est impératif de récupérer le bois avant le printemps prochain, moment où il sera colonisé par des hordes d’insectes qui anéantiront sa mise en valeur potentielle. La cohue causée sera temporaire, à moins qu’elle ne force un décalage des droits forestiers déjà consentis lors des années subséquentes.

Deuxièmement, les usines de transformations du bois ne sont pas friandes d’une matière première contenant de la suie. Les opérations en sont ralenties et les produits finis peuvent être affectés. Par ailleurs, la récolte de bois brûlé entraîne une logistique plus lourde, affectant la productivité et le rendement. La hausse de coût conjuguée à la faiblesse du marché du bois d’œuvre diminue les marges des scieurs, comme en témoigne la décision des dirigeants de Produits forestiers Résolu de cesser temporairement les opérations à la scierie Comtois de Lebel-sur-Quévillon.

Troisièmement, une portion du parc de machinerie a été ravagée par les incendies. Selon l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers, plus de soixante machines forestières ont été incendiées, représentant des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars. Assurés ou pas, de nombreux entrepreneurs devront assumer d’importantes pertes financières. Dans tous les cas, le remplacement des équipements sera ardu et lent, voire interminable aux yeux des entrepreneurs forestiers affectés.

Conscients des risques pour les années à venir, les acteurs du secteur forestier s’accordent sur la nécessité de préparer des mesures de contingence pour éviter la répétition d’une telle catastrophe. En forêt privée, cela présuppose de :

  1. Réfléchir à une stratégie d’adaptation des forêts aux changements climatiques permettant d’accroître la résilience des forêts contre des perturbations naturelles amplifiées.
  2. Obtenir une source de financement permettant de mettre en œuvre des stratégies d’aménagement forestier dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques et de protection de la biodiversité.
  3. Préparer un plan de prévention et d’intervention lors de catastrophes naturelles en forêt privée québécoise qui permettra au MRNF et aux producteurs forestiers de coordonner leurs efforts de récolte des bois affectés.
  4. Communiquer adéquatement aux propriétaires et producteurs forestiers les saines habitudes d’aménagement et de travail requises pour éviter la propagation d’incendies forestiers.

Ces actions ne pourront être mises en vigueur par la Fédération des producteurs forestiers du Québec sans la collaboration du MRNF et des autres acteurs du secteur forestier.

La production de bois d’œuvre en baisse de 9 % en 2023 après 4 mois

La fin de l’année 2022 a été marquée par un ralentissement de la production canadienne de bois d’œuvre résineux. La production a chuté de 14 % au 4e trimestre de 2022 comparativement au 1er trimestre de la même année. Les données de Statistique Canada confirment que ce ralentissement se poursuit en 2023.

En avril 2023, la production canadienne de bois d’œuvre résineux a diminué de 6,4 % d’une année à l’autre. Après 4 mois, les scieries accusent un retard de 8,7 % par rapport à la période correspondante de 2022. Le ralentissement est palpable dans toutes les régions.

Au Québec, la production des scieries a chuté de 11 % en avril et accuse un retard de 8,5 % après 4 mois. En Colombie-Britannique, la chute est plus importante alors que les scieries ont ralenti leur production d’environ 17 % depuis le début de l’année.

Évolution de la production de bois d’oeuvre résineux
(en GPMP par mois)

Les inventaires de bois d’œuvre résineux suivent la même tendance, puisqu’ au Canada, ceux-ci ont diminué de 6,5 % après 4 mois. Au Québec, la situation est semblable; les inventaires de bois d’œuvre résineux ayant faibli de 6,6 %.

À l’inverse, la production de bois d’œuvre feuillu au Québec, qui représente une majeure partie de la production totale de feuillu au Canada, a bien entamé son début d’année puisque la production est supérieure de 17 % par rapport à l’année précédente.

Évolution de la production de bois d’oeuvre feuillu au Québec
(en MPMP par mois)

Il faut s’attendre à ce que le ralentissement se prolonge cette année. Les incendies de forêt, en particulier en Alberta, au Québec et en Colombie-Britannique, ont depuis entraîné des conséquences dévastatrices sur la production de bois d’œuvre. Les feux de grande ampleur ont non seulement détruit des millions d’hectares de forêt, mais ont également perturbé l’approvisionnement en bois et la capacité des scieries à opérer normalement. Les prochaines données divulguées permettront de saisir l’ampleur de la chute de production.

Avertissement – Modification de la méthode d’affichage de prix sur Prixbois.ca

Ce message s’adresse à tous les utilisateurs de la plateforme Prixbois.ca.

Dernièrement, nous avons réalisé des modifications dans Prixbois.ca, et ce, principalement dans le but d’indiquer plus précisément aux producteurs les variations de prix des produits. Vous remarquerez que nous indiquons dorénavant une variation de prix adjacente au prix final, autant dans les onglets de recherche d’usines que dans la liste de prix.

La variation du prix est précédée d’un signe + ou –, le cas échéant, si le prix a augmenté ou diminué dernièrement. Les utilisateurs ne doivent pas confondre cette variation comme étant un ajout au prix final.

Le marché du bois en proie aux flammes

L’environnement économique est de nature imprévisible. De façon inattendue, le secteur forestier a amplement profité de la pandémie où la limitation des déplacements de la population et de faibles taux d’intérêt ont dopé le secteur de la construction. L’euphorie a depuis laissé la place à la mélancolie, alors que la hausse des taux d’intérêt pour lutter contre une crise d’inflation a sabré les perspectives du secteur. Pris depuis avec une demande lancinante, le secteur fait maintenant face à une crise imprévisible des approvisionnements alors que les forêts brûlent partout au Canada. Quelles sont les conséquences pour le secteur en général et les producteurs forestiers en particulier?

L’économie toujours à risque d’une récession

Le contexte économique actuel, marqué par une inflation élevée, des politiques monétaires restrictives et une hausse des taux d’emprunt, entraîne un ralentissement du secteur immobilier. On estime que le rythme des mises en chantier aux États-Unis baissera de 16 % en 2023 pour atteindre 1,31 million d’unités, et diminuera de 5,7 % en 2024. Une observation ne modifiant pas pour autant une tendance; le rythme de construction s’est accéléré de 22 % d’un mois à l’autre en juin, reflétant une confiance accrue des entrepreneurs en construction malgré un contexte difficile.

Le secteur de la rénovation souffre également de la conjoncture économique alors que les dépenses consacrées aux améliorations baissent (-8,9 % sur 1 an). Néanmoins, celles-ci restent historiquement élevées en raison de l’appréciation de la valeur nette des logements, du manque de nouvelles maisons abordables et d’un parc de logements vieillissant.

Le ralentissement de ces deux secteurs d’activités, alors que la Réserve fédérale américaine continue d’augmenter les taux d’intérêt pour freiner l’inflation, entraînera une diminution de la demande de matériaux de construction en bois. À preuve, la demande nord-américaine de bois d’œuvre devrait fléchir d’environ 5 % cette année puisque la construction et la rénovation résidentielle accaparent 75 % de ce marché. Les prévisionnistes s’attendent néanmoins l’année suivante à un redressement d’un peu plus de 3 %, alors que la crise s’estompera.

Une offre de bois qui part en fumée

En contrepartie, et pour diverses raisons, l’offre de bois d’œuvre se resserrera en 2023. En Colombie-Britannique, des scieries ferment définitivement en raison d’un manque de fibre, d’une hausse du coût d’approvisionnement et de la contraction du prix du bois d’œuvre. Partout au pays, particulièrement au Québec et en Alberta, une saison des incendies précoce et intensive ralentit la production.

Soit les infrastructures sont en danger, soit l’accès aux forêts est défendu ou bien les communautés sont carrément évacuées. Une part non négligeable de la capacité industrielle est donc hors de combat à court terme, et une autre part pourrait être compromise à plus long terme alors que des entrepreneurs forestiers déplorent déjà que leurs équipements aient été incendiés.

La situation est d’autant plus critique que les réserves de bois des scieries sont généralement faibles à ce temps de l’année, ce qui pourrait contraindre certaines d’entre elles à réduire partiellement ou complètement leurs activités dans les semaines à venir. Comble de malheur, de nombreux experts canadiens estiment que le pays battra un record en termes de nombre de feux en raison des conditions chaudes et sèches qui devraient persister jusqu’à la fin de l’été.

Au Québec, la production de bois d’œuvre résineux accuse déjà un retard de 9,4 % au premier trimestre de 2023. La situation actuelle se traduira nécessairement par un ralentissement de la production de bois d’œuvre, et ce, malgré les efforts de récupération du bois qui seront déployés à très brève échéance. Difficile de rattraper un retard, encore plus difficile si certains entrepreneurs forestiers se retrouvent sur les lignes de côté en attente de nouveaux équipements.

Le prix du bois d’œuvre s’enflamme à court terme

Le prix du bois d’œuvre se trouve dans une phase descendante alors que la demande est structurellement plus faible. La hausse des mises en chantier en mai, conjuguée aux incendies, semble avoir ravivé ponctuellement le prix du bois d’œuvre. À preuve, il a augmenté d’environ 9 % depuis le début de mois de juin. Difficile de juger combien de temps cette conjoncture pourrait durer alors que tôt ou tard, nous observerons un retour à la tendance. Sur l’année, on planche sur une baisse de prix de 46 % en 2023 avant un rebond de 19 % l’année suivante.

Les producteurs forestiers du Québec ont été largement épargnés par les incendies eux-mêmes, bien qu’ils aient aussi eu à subir des arrêts de récolte. Dans l’immédiat, leurs forêts et marchés majoritairement situés plus au sud sont protégés. Néanmoins, à brève échéance, l’ampleur des plans spéciaux de récupération du bois en forêt publique devrait entraîner une hausse non négligeable des approvisionnements disponibles pour l’industrie forestière. Devant l’ampleur de la tâche et le manque de ressources, certains entrepreneurs forestiers œuvrant généralement en forêt privée pourraient être attirés afin de participer à cet effort de guerre. La production de bois rond des forêts privées pourrait incidemment s’en trouver affectée cette année.

Les changements climatiques créeront des conditions plus chaudes et plus sèches qui prolongeront la saison propice aux incendies et, incidemment, la menace des grands feux au Canada. Dans cette optique, il est donc essentiel que les agents du secteur forestier prennent compte de l’augmentation des risques dans sa globalité et réfléchissent à des solutions et des stratégies permettant de les atténuer.

Plus largement, le secteur devra se pencher sur des plans de prévention et d’intervention des catastrophes naturelles où des stratégies d’écoulement du bois devront être mises en place afin d’éviter un déséquilibre entre l’offre et la demande de bois sur les marchés.

Dans tous les cas, il sera important de surveiller attentivement l’évolution de la situation économique, car l’industrie forestière et les producteurs de bois peuvent s’attendre à une période difficile.

Quel est l’impact de l’inflation sur le marché du bois?

L’économie mondiale fait face à une forte hausse de l’inflation ces derniers mois. Une inflation trop élevée est évidemment risquée. Si les prix grimpent rapidement, ils deviennent moins prévisibles, ce qui est source d’incertitudes pour plusieurs agents économiques.

Causes

Les derniers événements mondiaux (pandémie de la COVID-19 et guerre en Ukraine) sont principalement responsables de cette crise d’inflation. D’une part, l’injection massive d’argent par les différents gouvernements pour contrer la pandémie et les problématiques d’approvisionnement qui en ont découlé ont créé un déséquilibre des marchés. Une demande supérieure jumelée à une offre réduite se traduit par une hausse des prix; le prix record du bois d’œuvre atteint récemment illustre parfaitement ce propos.

D’autre part, le conflit russo-ukrainien a fait exploser le coût du pétrole. L’invasion en Ukraine, au début 2022, s’est étendue sur les plans militaires, mais aussi d’un point de vue économique. Certains pays, en boycottant les produits russes, ont créé une pénurie d’approvisionnement qui a fait augmenter les prix de certains produits, comme ceux pétroliers.

Actuellement, l’inflation au Canada se chiffre à 6,9 %, bien au-delà du rythme connu depuis les années 1980.

Solutions

Afin de juguler l’inflation, les banques centrales mettent en place des politiques monétaires strictes, au risque d’une récession. L’augmentation des taux directeurs par les banques centrales accroît le coût d’emprunt et incite à l’épargne. Depuis mars 2022, la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque du Canada ont ajusté à maintes reprises leur taux d’intérêt afin de contrôler l’inflation. En ce début novembre, le taux directeur américain a atteint des niveaux records depuis 2008. Présentement situé entre 3,75 % et 4,00 %, les experts pensent qu’il serait nécessaire d’anticiper de nouvelles hausses du taux directeur dans un futur rapproché.

Bien que les signaux penchent pour un ralentissement des hausses de taux, le président de la Réserve fédérale des États-Unis a avisé qu’il faudra du temps pour contenir l’inflation. Ce faisant, les coûts d’emprunts resteront élevés un certain temps, ce qui entraînera un ralentissement généralisé de l’économie, voire une récession. Les dépenses des ménages diminueront, tout comme leur capacité à investir en immobilier.

Ralentissement du secteur immobilier

L’augmentation des prix est la première préoccupation des foyers nord-américains. En augmentant le taux directeur, la Réserve fédérale des États-Unis fera également pression sur le marché immobilier puisque les taux hypothécaires suivent une tendance parallèle. À cela s’ajoute la progression rapide des coûts de construction (matériaux et main-d’œuvre) qui effrite la capacité des ménages à poursuivre le rêve de l’accès à la propriété.

Déjà, la construction résidentielle aux États-Unis ralentit, accusant un retard de 8,8 %. Le rythme de construction des résidences unifamiliales, baromètre de la demande pour les matériaux de construction en bois, a même chuté de 21 % en octobre 2022.

À court terme, l’agence fédérale (U.S. Census Bureau) précise que la demande de nouveaux permis de construction résidentielle est en baisse de 10 %, raffermissant l’hypothèse d’une diminution des activités de construction au cours des 3 à 4 prochains mois. D’après les prévisionnistes, les mises en chantier pourraient terminer l’année avec un retard de 3,4 %, puis baisser de 13 % en 2023. En parallèle, les dépenses en rénovation fléchissent.

On constate alors que l’augmentation des taux d’intérêt freine la construction et la rénovation, impactant la demande de matériaux de construction en bois. Heureusement, la formation de ménages en Amérique du Nord nécessite la création de nouveaux logements, ce qui permet de circonscrire le problème.

Quel impact pour le marché des matériaux de construction en bois?

La baisse de la demande des matériaux de construction en bois découlant du ralentissement de la construction et de la rénovation entraîne des conséquences sur l’offre. À cela s’ajoutent des contraintes de main-d’œuvre, amplifiant la baisse de la production du bois d’œuvre. Après 8 mois cette année, la production canadienne de bois d’œuvre résineux a chuté de 8,9 %, alors que celle du Québec a diminué de 6,8 %. À l’échelle de l’Amérique du Nord, on anticipe une baisse de 3,0 % cette année et de 3 à 5 % en 2023.

Quant aux panneaux de construction en bois, la production nord-américaine accuse cette année un retard de 1,4 % après 3 trimestres. Les producteurs canadiens de panneaux OSB (Louisiana-Pacific, Forex, West Fraser, Arbec, etc.) font toutefois mieux, avec une hausse de production se chiffrant à 1,9 %.

Ce ralentissement de la demande supprime la pression existante depuis la pandémie sur les matériaux de construction et fait baisser les prix du bois d’œuvre et des panneaux OSB. Les prix connus en 2021-2022 suivent déjà un parcours de normalisation. Dans l’ensemble, ces prix devraient chuter de moitié en 2023 par rapport aux prix moyens obtenus en 2022.

Avec le risque d’une récession qui se présage et crainte par de nombreux agents économiques, un ralentissement de l’industrie du bois pourrait bien se maintenir pour les prochains mois. Bien que la question sur la récession reste à débattre, il semblerait que l’inflation prenne du temps à diminuer et que l’économie demeure au ralenti. Une diminution éventuelle de l’inflation, puis des taux d’intérêt sera nécessaire pour inciter de nouvelles mises en chantier. Ainsi, il est probable que l’industrie du bois connaisse une période postpandémique plus tranquille après une croissance vigoureuse.

Tempête à l’horizon pour les matériaux de construction en bois?

Dans les deux dernières années, l’activité immobilière nord-américaine a été à son plus fort depuis la crise financière de 2008 au grand bénéfice de l’industrie forestière. La pandémie qui a d’abord provoqué une crise économique sans précédent, fut suivie par une reprise spectaculaire.

Les efforts des gouvernements pour relancer l’économie (baisse des taux d’intérêt, subventions directes, prêts, achat massif d’obligations) ont eu pour effet de créer un contexte favorable à l’investissement immobilier. Le transfert des dépenses discrétionnaires (restauration, voyages et sorties culturelles) des ménages vers les actifs tangibles comme l’immobilier a amplifié ce phénomène. La stimulation des investissements en rénovation et en construction domiciliaire en Amérique du Nord a créé un contexte particulièrement favorable pour les produits de construction en bois. Ces derniers ont bénéficié d’une demande accrue qui, couplée avec des problématiques de logistique et d’approvisionnement, a créé un environnement de prix records sans précédent.

Cependant, l’effervescence de la reprise a laissé place à l’incertitude. Tout d’abord, l’inflation initiée par les mesures de relance économique s’est vue amplifiée par les effets collatéraux de l’invasion russe en Ukraine. Les représailles économiques des pays occidentaux, notamment le boycottage des produits russes, ont entraîné une forte hausse du prix de certaines commodités, dont les produits pétroliers. Puisque la hausse du prix à la pompe a un effet inflationniste important sur l’ensemble de l’économie, cette situation engendre une inflation jamais vue en 30 ans. La situation s’envenime avec les nouvelles mesures de confinement en Chine qui accroissent le prix de certains produits de consommation et mettent sous tension la chaîne logistique.

Ensuite, la guerre en Ukraine a également un autre effet pervers sur l’économie mondiale. Selon le Fonds monétaire international, les dégâts économiques engendrés contribueront à un net ralentissement de la croissance mondiale. Ce contexte particulier pourrait mener à un épisode de stagflation qui est un phénomène où se conjuguent une forte inflation et la stagnation de l’activité économique, créant par ricochet un taux de chômage élevé et un cercle vicieux économique. Le dernier épisode de stagflation vécu en Amérique du Nord remonte aux années 70 et 80, situation qui avait été déclenchée par la crise pétrolière et qui avait été jugulée par une très forte hausse des taux d’intérêt. Actuellement, l’économie poursuit sa croissance, mais plusieurs économistes entrevoient des risques de récession aussi tôt que d’ici la fin 2022.

Dans tous les cas, de nouvelles hausses de taux directeurs sont à prévoir pour calmer l’inflation galopante. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a augmenté de 0,75 % son taux directeur le 15 juin dernier afin de contrer l’inflation qui a culminé à 8,6 % en mai (à son plus haut niveau depuis 1991). Selon le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, le taux directeur augmentera à 3,4 % d’ici la fin de l’année (par rapport à 1,5-1,75 % actuellement). Au Canada, le taux directeur est actuellement à 1,5 % et devrait passer à 3,25 % d’ici la fin de l’année. La hausse des taux directeurs se traduit par une hausse des taux d’intérêt, réduisant la capacité d’emprunt.

Au-delà des coûts d’emprunt hypothécaire qui augmentent, la mauvaise performance de la Bourse dans les derniers mois a diminué les mises de fonds disponibles pour un achat immobilier, ce qui ralentit la frénésie du secteur. Selon NBC, le paiement hypothécaire moyen des nouveaux achats immobiliers aux États-Unis a progressé de 51 % au cours de la dernière année. Il s’agit de toute évidence d’un rythme haussier insoutenable à long terme. Parallèlement, l’inventaire des maisons neuves invendues aux États-Unis est à son plus haut niveau depuis 2007, signe que nous sommes peut-être dans une bulle immobilière.

Le ralentissement de l’activité immobilière se fait sentir sur les mises en chantier aux États-Unis. Entre le mois d’avril et de mai 2022, le rythme des mises en chantier a reculé de 14 %, dont 9,2 % pour les constructions unifamiliales. La conséquence immédiate de ce ralentissement est une baisse de la demande pour les matériaux de construction en bois. Cette baisse de la demande survient au même moment où les scieries et autres usines de panneaux tentent d’accroître l’offre pour bénéficier d’un environnement de prix très lucratif.

En outre, depuis l’hiver dernier, l’état de la chaîne d’approvisionnement des produits forestiers s’est partiellement rétabli, permettant un écoulement plus fluide des inventaires vers les marchés. L’offre répond ainsi plus convenablement à la demande. Cette conjoncture a causé une chute brutale du prix des matériaux de construction en bois. La valeur du bois d’œuvre a chuté de 51 % depuis le sommet de 1 640 $CA/MPMP atteint le 10 mars dernier. Au cours de cette même période, le prix des panneaux OSB a chuté de 75 % pour atterrir à 320 $/1 000 pi2.

L’avenir demeure truffé d’incertitude à savoir si ce ralentissement perdurera ou si nous assisterons encore à un rebond du prix des matériaux de construction en bois. D’un côté, la baisse de la possibilité forestière en Colombie-Britannique qui a pour effet de diminuer l’offre potentielle de bois d’œuvre en Amérique du Nord et le conflit du bois d’œuvre exercent toujours une pression à la hausse sur les prix. Dans l’éventualité où des mesures sanitaires devaient à nouveau être imposées ou si des aléas climatiques (incendies, inondations, ouragan, etc.) survenaient, ce type d’événement pourrait exercer une pression à la hausse sur les prix en raison de leur impact négatif sur la chaîne d’approvisionnement.

De l’autre côté de la médaille, le risque de récession économique et les conditions apparentes de bulle immobilière exerceraient certainement une pression à la baisse sur la demande et le prix des matériaux en bois. La demande demeure pour l’instant ferme. À titre d’exemple, celle du bois d’œuvre n’a fléchi que de 1,4 % au cours du premier semestre de l’année. Néanmoins, la situation pourrait rapidement se détériorer si une récession survenait, si l’inflation continuait de progresser et si les taux d’intérêt explosaient.

En conclusion, il est actuellement très difficile de prévoir l’évolution de la demande et du prix des produits du bois, mais dans tous les cas, nous devrions entrer dans un environnement de prix plus normal et moins volatil considérant l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement. Selon les analystes forestiers, les prix devraient se maintenir tout de même au-dessus des prix moyens prépandémiques en dépit de la tempête économique qui semble se pointer à l’horizon.

Est-ce que le prix du bois d’oeuvre reviendra à la normale?

En l’espace de quelques semaines, le prix du bois d’œuvre a connu sa chute la plus rapide et brutale depuis les années 1980. Le contrat à terme sur le bois d’œuvre, donc inscrit à la bourse, est passé de de 2 044 $ CA/MPMP le 7 mai à moins de 974 $ CA/MPMP le 28 juin. Malgré cette baisse de 52 %, il est important de rappeler qu’au niveau actuel, le prix du bois d’œuvre demeure près de deux fois supérieur à sa moyenne historique (≈570 $ CA/MPMP).

Décidément, la course historique du prix du bois d’œuvre entre dans une deuxième phase où le retour à la vie normale provoquera un nouvel équilibre entre l’offre et la demande de bois d’œuvre.

Cet effondrement historique coïncide avec une baisse de la vente de maisons aux États-Unis et d’un ralentissement des activités de rénovation résidentielle. D’une part, le boom immobilier induit par la baisse des taux hypothécaires et l’avènement du télétravail prend une pause au moment où les prix médians des maisons aux États-Unis (+20 %) et au Canada (+37 %) ont bondi au cours de la dernière année.

D’autre part, le retour à la normale dans un monde où plus de 46 % des Américains ont reçu une deuxième dose de vaccin contre la COVID-19 semble tempérer l’engouement des projets de rénovations résidentielles. Rappelons que les projets de rénovation consomment autant sinon plus de bois d’œuvre que la construction résidentielle. Lentement, mais sûrement, nous assistons à un transfert du crédit discrétionnaire des consommateurs du marché immobilier vers les secteurs délaissés pendant la pandémie tels que la restauration, les loisirs et la villégiature. Signe que les Américains quittent leurs patios pour les voyages : le trafic aérien américain est actuellement à 80 % de son rythme de 2019, contrairement à seulement 20 % vers la fin de juin 2020.

Du côté de l’offre, les livraisons de bois d’œuvre par rail ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie et plusieurs projets d’agrandissement ou de démarrage de scieries sont en branle. À Princeville, la scierie Bois LIB devrait débuter ses opérations sous peu. Les exportations primordiales de bois d’œuvre de la Colombie-Britannique vers les États-Unis pour les 4 premiers mois de l’année sont en augmentation de 33 % par rapport à 2020. Bien que ces données soient encourageantes afin de résorber la pénurie de bois d’œuvre, la menace de feux de forêt dans l’ouest du continent pourrait mener à une interdiction des activités de récolte, ce qui laisse présager des problématiques d’approvisionnement.

Le consensus du marché prévoit que le prix du bois d’œuvre oscillera autour de 765 $ CA/MPMP en 2022, ce qui est nettement supérieur au prix moyen de 430 $ CA/MPMP observé de 2007 à 2019, suivant l’éclatement de la bulle immobilière américaine. Ainsi, si le secteur immobilier demeure robuste tel qu’anticipé, la nouvelle normale pour le prix du bois d’œuvre pourrait être semblable à la période de 1994 à 2006 où le prix moyen du bois d’œuvre a été de 680 $ CA/MPMP alors que les mises en chantier américaines dépassaient les 1,5 million d’unités par année comme c’est présentement le cas.

Les scieurs résineux ont le vent dans les voiles

Le dynamisme de l’activité immobilière aux États-Unis continue d’éclipser le reste de l’économie. Après 10 mois de pandémie, les dépenses de consommation en services sont toujours fortement en recul, tandis que celles des biens durables, comme les maisons et les voitures, n’ont jamais été aussi importantes. Évidemment, la baisse des taux d’intérêt à des niveaux planchers, un soutien fiscal important et les mesures de distanciation sociale alimentent le boom du secteur immobilier. Ce dynamisme est notamment lié à la résilience du marché de l’emploi des universitaires. Précisions que cette catégorie de travailleurs a déjà retrouvé le plein emploi. Or, l’implantation du télétravail à grande échelle chez ces travailleurs a grandement favorisé la construction de maisons unifamiliales en banlieue ou en milieu rural.

Par conséquent, la hausse des activités de construction résidentielle a accru la demande pour le bois d’œuvre résineux. Ce produit a surpassé toutes les attentes en 2020 et est très bien positionné pour connaître une excellente année 2021 alors que le consensus table sur une croissance de 10,2 % de la construction de résidences unifamiliales aux États-Unis.

Cette progression soutenue arrive au moment où la capacité de production de l’industrie nord-américaine de bois d’œuvre est sous pression. À court terme, les niveaux d’inventaires sont nettement insuffisants pour satisfaire la demande sous-jacente, tandis qu’à moyen terme, le déclin de la production en Colombie-Britannique limite la probabilité d’une forte réponse à mesure que la possibilité forestière de cette région diminue. Ainsi, l’équilibre du marché du bois d’œuvre repose en grande partie sur la capacité du Sud des États-Unis d’accroître rapidement sa production afin d’augmenter l’offre sur le marché nord-américain. Bien que plusieurs investissements aient été annoncés dernièrement dans cette région, il reste à voir si ceux-ci permettront de produire suffisamment de bois d’œuvre rapidement.

Le contexte actuel est donc très favorable aux scieurs nord-américains. La pandémie a provoqué une surchauffe de la demande pour le bois d’œuvre, alors que la capacité de production est insuffisante à court terme. Le débalancement de l’offre et de la demande a créé des conditions de rareté, ce qui s’est traduit par une rentabilité record des activités de sciage.

À preuve, le prix du contrat à terme sur le bois d’œuvre résineux se situe toujours au delà de la barre des 1 000 $ CA/MPMP. Sur une année complète, le prix du bois d’œuvre a atteint en moyenne 747 $ CA/MPMP en 2020, en progression de 58 % par rapport à l’année précédente.

La conjonction de ces éléments amène la plupart des PDG de l’industrie à afficher un optimisme marqué quant aux perspectives du bois d’œuvre. À ce stade-ci, les scieurs font leur possible pour maximiser leur production afin de tirer profit des prix record. Avec un bénéfice d’exploitation moyen de 300 $ CA/MPMP pour les scieurs de résineux dans l’est du Canada au troisième trimestre et un prix de vente légèrement inférieur au quatrième trimestre, les opérations de sciage pourraient difficilement être plus rentables.

Prix de vente, coût et résultat d’exploitation des scieries de l’est du Canada inscrites en bourse
($ CA/MPMP)

La situation devrait demeurer largement favorable en 2021, alors que le prix moyen du bois d’œuvre devrait se maintenir à environ 690 $ CA/MPMP, bien au delà de sa moyenne historique qui oscille aux alentours de 570 $ CA/MPMP depuis 1996. La baisse de prix du bois d’œuvre d’une année à l’autre sera compensée par la diminution récente des tarifs douaniers de 20 % à 9,0. Étant donné que la moitié du bois d’œuvre produit au Québec est exporté vers les États-Unis, cela diminuera les coûts à l’exportation pour les scieries réalisant des affaires au sud de la frontière. Une fois les tarifs soustraits, les revenus dégagés par les scieries exportatrices en 2021 devraient être plus importants que ceux de 2020. Rappelons que la dernière année fut faste pour les scieurs alors qu’ils ont généré des marges bénéficiaires record.

Impact des tarifs douaniers sur le prix du bois d'oeuvre
(en $ CA/MPMP)

Le prix du bois d’œuvre repart à la hausse

Après avoir chuté à près de 580 $ CA/MPMP le 13 octobre dernier, le contrat à terme1 du mois de janvier sur le bois d’œuvre a rebondi pour atteindre un peu plus de 1 060 $ CA/MPMP à la mi-décembre. Bien que le prix soit inférieur au record atteint au mois de septembre (1 261 $ CA/MPMP), il n’en demeure pas moins très élevé par rapport à sa moyenne historique de 570 $ CA/MPMP et nettement supérieur au seuil de rentabilité des scieries québécoises.

Évolution du prix des contrats à terme de l'indice Random Lengths
($ CA/MPMP)

Ainsi, plusieurs acteurs du milieu forestier anticipent un retour au sommet pour le prix du bois d’œuvre. Il faut dire que l’équilibre entre l’offre et la demande est particulièrement tendu, alors que les distributeurs de bois d’œuvre ont de la difficulté à bâtir leurs inventaires à l’approche de la saison de la construction de 2021. En 2018 et 2019, l’industrie nord-américaine avait à sa disposition plus de 6,5 G PMP de bois d’œuvre avant l’arrivée du pic saisonnier d’avril et mai lorsque les chantiers de construction démarrent. Actuellement, ces inventaires sont 12 % moins élevés tandis que le niveau des mises en chantier est supérieur.

Mises en chantier de résidences unifamiliales aux États-Unis
(en milliers d'unités par mois, non désaisonnalisées)

Les températures particulièrement clémentes ont prolongé de quelques semaines la construction résidentielle dans le nord-est et le midwest des États-Unis au moment où la demande pour les résidences dans les banlieues demeure très vigoureuse partout sur le continent. Cette figure illustre bien un décalage de la saison de construction aux États-Unis qui se prolonge et se renforce jusqu’à l’automne.

Il est particulièrement intéressant de voir que la demande atteint généralement son apogée entre les mois de mai et de juillet, alors que la conjoncture actuelle fait fi de la saisonnalité classique. En octobre 2020, le rythme de mises en chantier des résidences unifamiliales était supérieur de 24 % au maximum atteint au cours de ce mois pendant la dernière décennie.

La combinaison d’un faible niveau d’inventaire et d’une demande beaucoup plus importante que prévu à cette période de l’année devrait soutenir le prix du bois d’œuvre. De plus, les risques d’une perturbation de la chaîne d’approvisionnement causée par une défaillance du transport sur rail lors de la saison hivernale ou de la fermeture de scieries dont les travailleurs seraient infectés par la COVID-19 semblent vraisemblables. Il appert donc probable que le prix du bois d’œuvre restera élevé pour un moment.

1 Un contrat à terme constitue un engagement d’acheter (pour l’acheteur), de vendre (pour le vendeur) un actif sous-jacent à un prix fixé dès aujourd’hui, mais pour une livraison et un règlement à une date ultérieure. Ces contrats à terme sont échangés à la bourse.

Une année mouvementée sur le marché du bois et des produits forestiers

L’évolution fulgurante de la pandémie et le choc causé à l’économie mondiale par les mesures de confinement nous a fait craindre le pire pour l’industrie forestière. Après trois trimestres, et bien que nous soyons encore loin d’une sortie de crise, force est de constater que la pandémie a frappé fort et de façon inégale les principaux marchés des produits forestiers et incidemment, des producteurs de bois. Le segment des matériaux de construction en bois a défié pour le mieux toutes les projections inimaginables, alors que celui des pâtes et papiers a subi un double choc. D’une part, la récession mondiale a causé un ralentissement de la consommation de la plupart des biens, y compris le papier. D’autre part, l’implantation du télétravail à grande échelle et la fermeture des établissements scolaires a provoqué un changement d’habitudes de consommation, causant une diminution importante des commandes.

Le graphique ci-dessous illustre bien la divergence entre ces deux secteurs. À la verticale, on constate que les prix des panneaux et du bois d’œuvre résineux ont explosé en 2020, alors que le prix de toutes les pâtes et papiers a flanché. À l’horizontal, on distingue l’évolution des volumes consommés ou produits d’une année à l’autre. Ici, les manufacturiers de matériaux de construction en bois ont vu leurs volumes se stabiliser en 2020, alors que certains papetiers ont vu les leurs chuter de manière vertigineuse. Les produits ayant mal performé en termes de volume et de prix se retrouvent dans le quadrant inférieur gauche, alors que le bois d’œuvre résineux a surperformé dans le quadrant supérieur droit.

Variation du prix moyen et des volumes des produits forestiers
(janv. à sept. 2019 par rapport à janv. à sept. 2020)

?>