De 133 700 à 162 900 propriétaires forestiers au Québec

On dénombre aujourd’hui 162 900 propriétaires forestiers au Québec selon la plus récente analyse du MRNF, soit un nombre nettement plus élevé que les 133 700 jusqu’à tout récemment véhiculés. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette croissance qui a une incidence sur la mise en valeur des forêts privées.

Les propriétaires forestiers sont de plus en plus nombreux au Québec nous confirme le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) dans sa plus récente analyse de la situation. On dénombre aujourd’hui au moins 162 900 propriétaires forestiers différents en nous fiant aux informations cadastrales. Il s’agit d’un accroissement significatif, alors que la dernière estimation qui circulait remontant à 2014 évaluait le nombre de propriétaires forestiers à 133 700 (+29 200).

Rétrospective d’une épidémie de tordeuse qui ne faiblit pas

L’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette ayant débuté en 2006 reprend de l’ampleur après avoir donné des signes d’affaiblissement. En 2024, les superficies défoliées ont doublé par rapport à l’année précédente pour atteindre 1,39 Mha. À cela s’ajoute la forte hausse de l’intensité des dégâts causés par la tordeuse pratiquement partout au Québec. Il existe toutefois des moyens de lutte, mais il est essentiel que les propriétaires concernés contactent dès maintenant leur conseiller forestier et s’assurent que leur statut de producteur forestier est à jour.

Politiques gouvernementales et réglementation en forêt privée : les nouvelles en un clin d’œil

Au cours des derniers mois, plusieurs consultations, politiques gouvernementales et modifications réglementaires ont impacté la gestion des forêts privées. La FPFQ s’est engagée activement dans chacun de ces dossiers afin de souligner la contribution significative des producteurs forestiers à l’aménagement du territoire et à la préservation de l’environnement. Voici un récapitulatif chronologique de ces mesures : révision des amendes pour l’abattage illégal d’arbres, orientations gouvernementales en aménagement du territoire, Tables de réflexion sur l’avenir de la forêt, Plan nature 2030, et finalement, une mise à jour sur la réglementation européenne sur la traçabilité des bois. 

Bois d’œuvre : le pire est-il derrière nous?

Le marché du bois d’œuvre résineux en Amérique du Nord traverse une phase de déprime qui contraste largement avec celle d’euphorie ayant caractérisé la période pandémique. La crise inflationniste ayant été en grande partie maîtrisée, les banques centrales envisagent dorénavant des baisses de taux directeurs qui pourraient stimuler le marché immobilier et incidemment la demande de matériaux de construction en bois. Or, bien que quelques signes de reprise soient observés depuis peu, notamment en ce qui a trait à la demande et aux prix, le marché reste globalement fragile comme en témoignent les nombreuses fermetures de scieries.

EUDR : Le secteur forestier confronté à un nouveau défi de traçabilité

La Commission européenne a récemment adopté une nouvelle législation dont les exigences constitueront un défi de traçabilité pour les industriels forestiers et leurs nombreux fournisseurs de bois. Le Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts, communément appelé European Union Deforestation Regulation (EUDR), affectera prochainement tout produit forestier acheminé sur le territoire des 27 pays de l’Union européenne (UE). L’EUDR constituera un défi de traçabilité pour les producteurs oeuvrant en forêt privée.

La montée des taxes municipales impose un fardeau croissant pour les propriétaires forestiers

Au cours des 25 dernières années, les taxes municipales des terres boisées du Québec ont augmenté en moyenne de 5,6 % par année, soit à un rythme supérieur aux taxes résidentielles (4,2%) ou bien à l’inflation. La progression des charges fiscales des propriétaires forestiers nuit à la rentabilité de la sylviculture et des activités de récolte en forêt privée. Pour freiner cette hausse, en 2023, 42 municipalités ont diminué en moyenne de 18% le taux de taxation des immeubles forestiers sur leur territoire.

Mettre à profit la catégorie des immeubles forestiers

La catégorie des immeubles forestiers permet aux municipalités de diminuer le taux de taxation des immeubles forestiers afin d’encourager la mise en valeur des forêts privées. Dans sa plus récente étude, la FPFQ a estimé pour chaque municipalité le coût d’implantation de cette mesure, puis a quantifié le soutien potentiel accordé aux producteurs forestiers. Le coût d’implantation est généralement assez faible, mais peu de municipalités s’en prévalent.

Stabilisation des budgets de mise en valeur des forêts privées

La mise en valeur des forêts privées repose principalement sur une collaboration entre l’État et les propriétaires forestiers. Au Québec, le gouvernement intervient en forêt privée depuis plus de 60 ans afin d’inciter les propriétaires à protéger et mettre en valeur leurs boisés et ainsi accroître les retombées économiques de cette activité pour les communautés rurales. En 2023-2024, les sommes disponibles pour la réalisation de travaux sylvicoles ont, en tout et pour tout, atteint 81,6 M$, en hausse de 8,7 M$ par rapport à l’année précédente. Lors de son dernier budget, le Gouvernement du Québec a cherché à stabiliser le financement des mesures de soutien à la forêt privée jusqu’en 2028-2029.

Bilan de la mise en marché du bois de la forêt privée en 2023

Entre janvier et décembre 2023, les producteurs forestiers visés par les 13 plans conjoints de producteurs de bois du Québec ont mis en marché environ 6,0 Mm3 de bois, toutes essences confondues. Cette année, nous introduisons un nouveau secteur d’activité dans nos statistiques, celui de la biomasse. En 2023, 77 % des livraisons de bois en provenance de la forêt privée furent destinées aux usines de sciage, 9 % aux usines de panneaux et autres utilisations, 11 % aux usines de pâtes et papiers ainsi que 2 % aux usines de biomasse. Ce dernier secteur d’activité est introduit pour la première fois dans nos statistiques puisqu’il était auparavant associé aux autres utilisations.

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