Formation en ligne : Forêt, Carbone et Compensation

La formation « Forêt, Carbone et Compensation » propose une approche complète pour comprendre les fondamentaux de la séquestration du carbone en forêt. En 3h30, les participants découvriront les grands principes de la gestion du carbone, l’impact des perturbations naturelles et des interventions humaines, ainsi que les différentes actions sylvicoles qui peuvent augmenter les stocks de carbone. En outre, cette formation aborde les démarches compensatoires applicables au secteur forestier, les critères de sélection d’un projet compensatoire et explore les opportunités offertes par les marchés du carbone.

Développée par le CERFO en collaboration avec plusieurs organismes, dont la FPFQ, cette autoformation accessible en ligne est une opportunité à ne pas manquer pour les propriétaires forestiers et les professionnels du secteur forestier.

L’industrie forestière canadienne est prise en étau par les tensions commerciales

L’administration Trump frappe fort : dès mars 2025, Washington compte imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens. L’acier, l’aluminium, les semi-conducteurs, les produits forestiers seront taxés, alors que le bois d’œuvre l’est déjà. L’industrie forestière canadienne fait vraiment face à un cocktail explosif de taxes et d’incertitudes.

Prenons l’exemple du bois d’œuvre. Ce dernier est déjà sous pression puisque les taxes sur le bois d’œuvre sont passées de 8,1 % à 14,4 % en 2024. Et il faudrait maintenant prévoir 25 % de plus? Les tarifs compensatoires (6,74 %) et antidumping (7,66 %) déjà imposés sur le bois d’œuvre canadien se traduisent par une hausse totale de 14,40 % du prix des exportations vers les États-Unis. Autrement dit, si la valeur initiale du bois d’œuvre sur le marché est égale à 600 $/MPMP, les consommateurs américains devront dorénavant débourser 686 $/MPMP pour acheter du bois d’œuvre canadien.

L’effet de ces tarifs ne s’arrête pas aux frontières canadiennes. Avec une part de marché de 24 % aux États-Unis, le bois d’œuvre canadien joue un rôle clé dans l’équilibre des prix. Par ailleurs, toutes choses étant égales, en appliquant ces nouvelles barrières tarifaires, le prix moyen du bois d’œuvre sur le marché américain devrait enregistrer une hausse de 3,5 % pour atteindre environ 621 $/MPMP.

Si les coûts de production demeurent les mêmes des deux côtés de la frontière, les scieries américaines verront leurs profits gonfler de 21 $/MPMP de bois d’œuvre produit, tandis que les marges des scieries canadiennes s’effriteront, quitte à devenir négatives, pour l’ensemble des volumes qu’ils expédient aux États-Unis. L’écart de coût entre le prix du bois d’œuvre taxé et celui à l’équilibre (65 $/MPMP) sera assumé par l’industrie forestière canadienne et leurs sous-traitants. Bon an mal an, on évalue que de 40 à 50 % du bois d’œuvre québécois se dirige aux États-Unis. Lentement mais sûrement, les scieries américaines gagneront des parts de marché comme ils l’ont toujours fait lors des différents conflits sur le bois d’œuvre.

On peut penser que tant et aussi longtemps que la demande sera favorable aux États-Unis, les consommateurs américains devront payer un premium sur leur bois d’œuvre pour gonfler les profits des scieries américaines et maintenir en activité les scieries canadiennes. Toutefois, dès que nous entrerons dans un cycle baissier, les scieries canadiennes seront plus à risque de cesser leurs opérations, car le coût de revient de leur bois d’œuvre sera nettement plus élevé que leurs concurrents américains.

La pression exercée par notre plus grand partenaire commercial a également pour effet de diminuer la valeur du taux de change. Depuis octobre 2024, principalement en raison de l’incertitude croissante entourant les politiques commerciales, le huard a amorcé une baisse de 5,9 % face au dollar américain. Un effet pervers qui, paradoxalement, joue en faveur des exportateurs canadiens : un dollar plus faible rend le bois canadien plus attractif en réduisant son coût en devise américaine. Ce facteur pourrait atténuer en partie l’impact des droits de douane, rendant l’exportation toujours viable malgré les nouvelles contraintes. Pour reprendre notre exercice précédent, cette baisse du taux de change équivaut à une hausse de revenu de 35 $/MPMP sur tout le bois d’œuvre canadien expédié aux États-Unis.

Il va de soi que l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens aura pour effet d’accentuer le déséquilibre qui existe. Qui plus est, ce phénomène ne se limite pas seulement au bois d’œuvre, mais à l’ensemble de l’industrie forestière. Panneaux OSB, contreplaqués, pâtes et papiers : chaque segment du marché est exposé aux fluctuations induites par les tarifs et ses répercussions sur la chaîne d’approvisionnement nord-américaine.

Le graphique ci-dessus illustre la forte dépendance du secteur forestier québécois à l’égard de la demande américaine. Il compare la valeur des exportations québécoises vers les États-Unis à la valeur totale des exportations du Québec pour différents segments de marché. On observe que les exportations de certains produits forestiers, comme le bois d’œuvre résineux, les panneaux, la pâte NBSK et les cartons plats, sont presque exclusivement destinées au marché américain. Dans le contexte actuel de tarifs douaniers, certains industriels de ces secteurs sont particulièrement vulnérables, faute de débouchés alternatifs.

Malgré ces barrières commerciales, la demande pour les produits forestiers canadiens demeure robuste. Le vieillissement du parc immobilier américain et l’essor des rénovations continuent de stimuler la consommation de bois d’œuvre et d’autres matériaux de construction en bois. Face à un approvisionnement local limité, les consommateurs américains n’auront d’autre choix à court terme que d’absorber ces hausses de prix, poussant marginalement à la hausse le coût des projets de construction et de rénovation.

L’industrie forestière canadienne entre dans une zone de turbulences. Avec des tarifs en hausse et une menace persistante de nouvelles sanctions commerciales, les acteurs du secteur doivent jongler entre arbitrage des prix, stratégies de marché et gestion des coûts.

Si les tensions commerciales persistent, une seule chose est sûre : 2025 s’annonce comme une année charnière pour l’industrie forestière. Entre adaptation et résilience, le secteur devra redoubler d’ingéniosité pour tirer son épingle du jeu dans un contexte de plus en plus contraignant. Le développement d’autres marchés (domestique et ailleurs dans le monde) devra être priorisé, malgré ses limites évidentes. Aussi, il faudra sans doute miser sur la création de valeur ajoutée.

Pour les producteurs forestiers québécois, des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens menacent leurs revenus en altérant les prix que les industriels sont prêts à acheter leur bois. Certains marchés pourraient même se refermer advenant la fermeture pure et simple d’usines. Avec une demande incertaine, certains producteurs pourraient être tentés de ralentir leurs coupes, compromettant ainsi la rentabilité de leurs opérations. Il va de soi, devant la turbulence à venir, que les producteurs devront s’informer continuellement des développements auprès de leurs syndicats et offices de producteurs de bois.

La revue Forêts de chez nous – février 2025 : Une visite-conseil profitable

• Éditorial du président – Dédouaner la production – et la réputation – des producteurs forestiers
• Actualités
• Une visite-conseil avantageuse

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Au sujet de la revue
Notre revue Forêts de chez nous aborde des sujets d’intérêt pour les propriétaires forestiers soucieux de voir grandir leur patrimoine forestier. Elle porte un regard différent sur l’actualité forestière notamment par le biais des éditoriaux et des reportages.

La revue Forêts de chez nous est produite quatre fois par année en collaboration avec les Producteurs et productrices acéricoles du Québec. Pour nous faire part d’un commentaire ou pour nous suggérer un sujet d’article, écrivez-nous!

De 133 700 à 162 900 propriétaires forestiers au Québec

On dénombre aujourd’hui 162 900 propriétaires forestiers au Québec selon la plus récente analyse du MRNF, soit un nombre nettement plus élevé que les 133 700 jusqu’à tout récemment véhiculés. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette croissance qui a une incidence sur la mise en valeur des forêts privées.

Les propriétaires forestiers sont de plus en plus nombreux au Québec nous confirme le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) dans sa plus récente analyse de la situation. On dénombre aujourd’hui au moins 162 900 propriétaires forestiers différents en nous fiant aux informations cadastrales. Il s’agit d’un accroissement significatif, alors que la dernière estimation qui circulait remontant à 2014 évaluait le nombre de propriétaires forestiers à 133 700 (+29 200).

Légère baisse des mises en chantier aux États-Unis en 2024

Le Bureau du recensement des États-Unis a récemment dévoilé les statistiques de construction du secteur immobilier résidentiel pour l’année 2024. La construction résidentielle constitue un moteur pour le marché des matériaux de construction en bois comme le bois d’œuvre résineux, le bois de sciage de feuillus durs (employés dans la fabrication de cabinets et de planchers) et les panneaux de bois.

En 2024, le rythme des mises en chantier a ralenti de 3,9 % comparativement à l’année précédente, alors que le nombre d’unités n’a atteint que 1,36 M. Ce repli s’explique principalement par la chute de la construction de logements multifamiliaux, par exemple les condos, en baisse de 25 % sur l’année pour atteindre 0,36 M d’unités. Les résultats de ce sous-secteur, généralement très volatil, contrastent avec celui des maisons unifamiliales dont la construction a progressé de 6,5 % pour dépasser le million d’unités.

L’évolution des mises en chantier a varié selon les différentes régions des États-Unis. En 2024, des hausses ont été enregistrées dans le Nord-Est (+1,5 %) et le Midwest (+3,5%), qui constituent des marchés plus rapprochés pour l’industrie forestière québécoise. À l’inverse, les mises en chantier ont reculé dans le Sud (-3,1 %) et dans l’Ouest (-6,6 %).

Toutefois, sur l’ensemble de 2024, 1,63 M de logements ont été complétés, marquant une hausse notable de 12,4 % par rapport à 2023. Finalement, le nombre de demandes de permis pour construire des logements a chuté de 2,6 % pour atteindre 1,47 M d’unités.

La tordeuse des bourgeons de l’épinette en progression pour 2025

Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) vient de publier les résultats de l’inventaire de larves de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) au stade d’évolution larvaire 2, appelé niveau de population L2. Cet inventaire demeure le meilleur moyen pour anticiper le niveau d’infestation pour la prochaine saison estivale. Le MRNF utilise ces informations pour prévoir l’évolution de l’épidémie et mettre en place les programmes de pulvérisation d’insecticide biologique dans les zones les plus touchées. Les résultats de l’inventaire de cette année montrent une présence importante des populations de tordeuse dans toutes les régions ayant été affectées l’an dernier. Il faut donc s’attendre à une forte présence de l’insecte et à une poursuite des dommages en 2025.

Nous encourageons tous les propriétaires forestiers des secteurs visés à rester informés des développements et à prendre les mesures nécessaires. Si vos boisés ont une proportion élevée de sapins matures, vous pourriez subir des pertes importantes. Il est conseillé d’établir une stratégie à l’avance. De plus, si vous avez des investissements sylvicoles, comme des plantations, vous pourriez être admissibles à des arrosages gratuits d’insecticide biologique. Pour ce faire, les propriétaires forestiers doivent détenir un plan d’aménagement forestier et être enregistrés comme producteur forestier avant le 1er juillet de l’année précédant les arrosages. Ainsi, pour bénéficier des arrosages au printemps 2026, vos démarches doivent être faites avant le 1er juillet 2025.

Pour plus d’informations sur les mesures de lutte contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette, veuillez consulter notre page dédiée à l’épidémie.

Pour visualiser l’étendue de l’épidémie dans votre secteur, consultez Forêt ouverte, la carte interactive du gouvernement du Québec. Dans le menu de gauche, il s’agit de sélectionner « Cartes prédéfinies » et de dérouler le menu jusqu’à « Tordeuse des bourgeons de l’épinette ». Ce menu fait apparaître les informations qui sont disponibles. Pour faire afficher ou enlever une couche d’informations sur la carte, il faut cliquer sur l’œil à droite du titre de cette couche. Forêt ouverte est un outil très utile pour les propriétaires forestiers. Pour la tordeuse, il permet de visualiser les dommages de l’été précédent (défoliation annuelle due à la TBE), la prévision des populations pour la prochaine saison estivale (basée sur le niveau des populations de L2), ainsi que la vulnérabilité de son boisé selon les inventaires du MRNF.

En terminant, les propriétaires ont tout intérêt à se tenir informés des enjeux forestiers de leur région en s’abonnant au journal de leur syndicat ou office de producteurs forestiers.

Prévision des populations de la tordeuse des bourgeons de l'épinette

Source: https://www.foretouverte.gouv.qc.ca/

Les enjeux forestiers et le territoire agricole

Dans le cadre des Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 86, Loi visant à assurer la pérennité du territoire agricole et sa vitalité, la Fédération des producteurs forestiers du Québec a déposé un mémoire visant à protéger et à mettre en valeur les forêts privées québécoises.

Quatre recommandations ont été formulées afin d’améliorer le projet de loi en répondant aux défis actuels de l’activité sylvicole:

  1. Préciser la définition d’érablière afin d’encadrer seulement l’aménagement des peuplements ayant un réel potentiel acéricole;
  2. Prévoir un régime d’exemption pour les producteurs forestiers désirant acquérir des lots boisés en territoire agricole, selon les mêmes préceptes accordés aux producteurs agricoles;
  3. Favoriser le recours à la médiation lorsqu’une dispute survient entre un ou des producteurs forestiers et une municipalité concernant la réglementation sur la protection du couvert forestier et l’abattage d’arbres;
  4. Encadrer les pouvoirs municipaux en ce qui a trait à la réglementation sur les activités forestières afin de reconnaître le droit de produire des producteurs forestiers, au même titre que celui conféré aux agriculteurs.

Mémoire déposé à la Commission de l’aménagement du territoire dans le cadre des Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 86, Loi visant à assurer la pérennité du territoire agricole et sa vitalité

Janvier 2025

La FPFQ demande une consultation préalable des producteurs forestiers dans le projet d’aire protégée de la CMM

Le 28 janvier 2025, la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) a pris part à une séance de consultation publique organisée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Cette consultation fait partie du processus entamé par la CMM pour que les collines Montérégiennes soient protégées sous le statut de paysage humanisé. Bien que ce projet puisse répondre à certains enjeux de la forêt privée, les propriétaires forestiers sont inquiets des nouvelles réglementations potentielles qui pourraient en découler et des entraves à l’aménagement durable des boisés tel qu’il est pratiqué.

La FPFQ a présenté deux recommandations pour rallier les producteurs au projet, soit de mieux consulter les propriétaires terriens et d’obtenir leur consentement préalable; puis de doter le projet d’un meilleur diagnostic sur la forêt privée et les producteurs, incluant la capacité des producteurs à pouvoir aménager leurs forêts. À ce titre, les orientations mises de l’avant par la FPFQ font état du rôle crucial de l’aménagement forestier dans la protection des corridors écologiques, dans la protection des milieux humides et hydriques, dans l’adaptation aux changements climatiques et dans le contrôle des espèces exotiques envahissantes.

Les interventions de la FPFQ étaient alignées avec celles de la Confédération de l’UPA et de la Fédération de l’UPA de la Montérégie qui ont également participé à la séance de consultation publique de la semaine précédente.

Une fausse solution pour les producteurs

COMMUNIQUÉ

Pour diffusion immédiate

Une fausse solution pour les producteurs

 La Pocatière, le 28 janvier 2025. – Le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud (SPBCS), la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) souhaitent dénoncer les agissements d’organisations vouées à appauvrir les producteurs de bois en faisant obstruction à leur désir de négocier collectivement leurs conditions de mise en marché du bois de sciage.

« Au cours des dernières années, le SPBCS a ramé contre vents et marées pour moderniser la mise en marché du bois de sciage sur le territoire de la Côte-du-Sud selon les dispositions de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche. La volonté démocratique des producteurs de laisser au syndicat le soin de négocier collectivement les conditions de mise en marché s’est depuis le début heurté aux industriels forestiers et à leur association accréditée pour les représenter, le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), qui par différentes tactiques dilatoires ont cherché à bloquer puis à ralentir la mise en application d’un nouveau règlement de mise en marché. Cela frôle l’acharnement », a déclaré le président de la FPFQ, Gaétan Boudreault.

Rappelons que la décision 12673 de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, rendue le 26 juillet 2024, reconnaissait l’effort de consultation du SPBCS et lui donnait raison en approuvant le Règlement sur l’agence de vente du bois de sciage et déroulage des producteurs de bois de la Côte-du-Sud et fixait son application le 1er février 2025. Or, le 14 janvier, le CIFQ demandait à la Régie de reporter sa mise en vigueur au 1er juillet 2025.

Le président de la FPFQ déplore également que « chaque jour où l’entrée en vigueur du Règlement et d’une convention négociée est reportée constitue une perte matérialisée pour les producteurs et un gain pour les industriels, alors que le but ultime de cette Loi est justement d’établir un rapport économique et équitable entre les acteurs d’un marché. »

« Encore plus déplorable est l’attitude d’une organisation de producteurs dont la représentativité n’a pas été reconnue et d’une poignée d’entreprises collectives appartenant à des propriétaires forestiers qui revendiquent le droit de poursuivre leurs opérations selon le modèle de mise en marché actuel, au fi de la volonté des producteurs qu’ils invoquent représenter. Serait-ce parce que cette minorité bénéficie du statu quo sur le dos de centaines de producteurs? », a évoqué le président du SPBCS, Pierre Lemieux. À cet effet, la décision 12673 de la Régie mentionnait entre autres que, contrairement au syndicat, ces opposants n’ont pas l’obligation d’assurer la transparence à laquelle les producteurs peuvent s’attendre ni la prétention de représenter l’ensemble des producteurs avec lesquels ils font affaire.

« Aujourd’hui, ces opposants proposent publiquement une fausse solution pour régler le litige puisqu’elle ne fait pas écho aux demandes des producteurs et qu’elle cristallisera l’état d’appauvrissement d’une grande majorité d’entre eux. Je me désole évidemment de l’impact économique de la fermeture des sentiers de motoneige de la Côte-du-Sud par les opposants à notre projet. Toutefois, je suis sûr que les citoyens, motoneigistes et entreprises dépendantes comprendront qu’il est aussi grand temps pour les producteurs de trouver solution à leur propre enjeu économique », a renchéri Pierre Lemieux.

« Les industriels forestiers ont eu suffisamment de temps pour se préparer et en arriver à une position raisonnée. Ils doivent maintenant mettre fin à leur attitude réfractaire, inacceptable et contraire à l’atteinte d’un rapport économique juste et équitable entre tous les acteurs du marché. Les producteurs ont fait leur part en franchissant chacune des étapes requises ces dernières années. Ils ont maintenant toute la légitimité requise pour aller de l’avant avec cette modernisation validée par toutes les autorités compétentes, incluant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec », a pour sa part déclaré le premier vice-président de l’UPA, Paul Doyon.

En terminant, les trois représentants réclament aux gouvernements un engagement ferme visant à « protéger le droit des producteurs agricoles et forestiers de se doter d’outils de mise en marché collectif » alors qu’une refonte du régime forestier est envisagée au Québec et que le président Trump accroît la pression pour renégocier en sa faveur les ententes commerciales liant les États-Unis et le Canada.

Consulter la décision 12673 de la Régie concernant la Demande d’approbation du Règlement sur l’agence de vente du bois de sciage et de déroulage des producteurs de bois de la Côte-du-Sud.

 À propos du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud

Le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud est un organisme à but non lucratif qui est chargé de l’administration du Plan conjoint des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, soit 3 000 producteurs de bois actifs et 315 200 hectares de forêt privée productive dans plus de 50 municipalités. Il est un office de mise en marché au sens de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, un syndicat professionnel en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels et il est un syndicat spécialisé au sens de la Loi sur les producteurs agricoles.

 À propos de la Fédération des producteurs forestiers du Québec          

La FPFQ est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts des 134 000 propriétaires forestiers du Québec qui contribuent au développement des communautés rurales par une gestion active de leurs boisés. L’action régionalisée de ses 13 syndicats ou offices de producteurs forestiers affiliés vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises, ainsi qu’une commercialisation ordonnée du bois en provenance de ces territoires.

À propos de l’Union des producteurs agricoles

L’Union des producteurs agricoles est une organisation professionnelle qui a pignon sur rue dans chaque région du Québec. Sa mission principale est de promouvoir, défendre et développer les intérêts des 41 000 producteurs agricoles et des 134 000 propriétaires forestiers québécois. L’Union regroupe aujourd’hui 12 fédérations régionales et 25 groupes spécialisés.

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Renseignements :                

Vincent Miville, ing.f., M. Sc.
Directeur général
Fédération des producteurs forestiers du Québec
450 679-0540, poste 8201
vmiville@upa.qc.ca      foretprivee.ca

Dédouaner la production – et la réputation – des producteurs forestiers

Le début de l’année 2025 a été marqué par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et son intention d’imposer des tarifs douaniers de 25 %. Ce qui n’était encore considéré qu’un « bluff » à l’époque rajoutait encore du poids au « double préjudice » vécu par les producteurs forestiers, qui font encore les frais et d’une concurrence déloyale de la forêt publique, et du conflit du bois d’œuvre. Sans compter l’environnement réglementaire qui amenuise sans cesse notre capacité de récolter.


Le producteur forestier a droit à une rémunération juste et il a plus que jamais besoin de l’appui du gouvernement. Les interventions de l’État dans l’économie devraient avoir pour rôle de faciliter les entreprises locales et individuelles, et non de les concurrencer.

Tout investissement des producteurs forestiers dans l’exploitation de leur ressource nécessite une «  prévisibilité  » quant au prix reçu et aux volumes commandés. Ainsi, dans le contexte des changements climatiques, les feux de forêt ou les catastrophes naturelles deviennent «  prévisibles  »; nul besoin pour le ministère d’inonder le marché de bois de forêt publique brûlé, endommagé par la tordeuse ou renversé par le vent sans respecter les parts de marché des producteurs.

Il est déplorable qu’en 2025 nous devions encore rappeler le principe de « résidualité », qui oblige les industriels à s’approvisionner en forêt privée avant d’utiliser le bois des forêts publiques. Peut-être est-il temps pour nous d’exiger des compensations?

Pour l’heure, il y a, en plus des enjeux d’offre de bois, un urgent besoin de régler les problèmes de demande. Il est plus que temps que le fédéral règle de manière durable le vieux conflit sur le bois d’œuvre. À tout le moins, il est temps de dédouaner de leur responsabilité les producteurs de bois en les excluant à tout jamais de cette guerre commerciale dont ils sont les victimes collatérales.

Trop souvent, dans la sphère publique, les droits et la réputation du producteur sont bafoués. Mon collègue André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec, a eu la formule heureuse pour dénoncer une atteinte à la réputation qui dure au moins depuis les 25 ans de L’Erreur boréale. « Les producteurs de bois ne sont pas des vandales », claironnait-il dans le conflit l’opposant à la réglementation sur l’abattage d’arbres de la MRC des Sources. Des défricheurs, encouragés par feu le ministère de la Colonisation, aux producteurs forestiers, éléments essentiels à la vitalité des municipalités rurales, les exemples d’abus sont historiquement rares. Les producteurs forestiers ne tirent aucun avantage à détruire leur terre. L’erreur boréale, c’est sur les terres publiques qu’elle s’est produite.

Dédouaner quelqu’un, au sens figuré, c’est le relever du discrédit dans lequel il était tombé. De l’aider à se relever – surtout lorsqu’on a contribué à le faire trébucher –, c’est un peu la demande que nous faisons à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, dans le cadre de la réforme du régime forestier.

Gaétan Boudreault
Producteur et président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec

Éditorial paru dans la revue Forêts de chez nous, édition de février 2025.

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