Miser sur la sylviculture pour mettre en valeur le territoire agricole

La forêt privée, appartenant à 134 000 propriétaires de boisés, est sise au cœur du territoire agricole. Au même titre que les champs et pâturages, la forêt privée doit aussi être cultivée, protégée et mise en valeur si l’on souhaite déployer tous ses attributs économiques ou environnementaux.

La grande majorité des propriétaires forestiers du Québec récoltent du bois, et beaucoup d’entre eux réalisent d’autres activités d’aménagement forestier. La mise en valeur des forêts privées grâce à la sylviculture contribue à la vitalité et au dynamisme des communautés rurales.

En milieu agricole, la sylviculture peut s’avérer complémentaire à l’agriculture puisque la culture d’arbres et la mise en valeur de la forêt privée contribuent grandement à améliorer la qualité de l’environnement. Nonobstant, la cohabitation entre les différents usages, en zone agricole et ailleurs, résulte fréquemment par une limitation pour les producteurs de réaliser des activités sylvicoles sur leurs lots boisés. En effet, la protection intégrale du paysage, la quiétude du voisinage ou bien la préservation des biens et services environnementaux rendus aux collectivités constituent autant de raisons pour limiter le droit d’usage des propriétaires forestiers.

La FPFQ est convaincue qu’il faut protéger les activités agricoles et sylvicoles avec la même rigueur que le territoire agricole. Car après tout, à quoi bon protéger ce territoire si la réglementation empêche sa mise en valeur?

Bien qu’il s’agisse d’un élément significatif au vu de la sylviculture, la réflexion ne peut se limiter à son axe réglementaire. L’accompagnement technique et le soutien financier est essentiel pour permettre aux producteurs forestiers d’enclencher des stratégies de mise en valeur dans le plus grand respect de l’environnement.

Pour y arriver, la FPFQ propose de :

  1. protéger le territoire agricole et la forêt privée;
  2. mettre en place un cadre réglementaire permettant l’aménagement et la mise en valeur du territoire agricole et de la forêt privée;
  3. encourager les activités d’aménagement forestier durables permettant de conserver le caractère productif du territoire agricole et ses écobénéfices;
  4. accroître les objectifs de financement et la prévisibilité des programmes d’aide à la mise en valeur des forêts privées afin de renseigner les producteurs forestiers sur les éléments sensibles de leurs boisés et leur permettre d’enclencher des stratégies d’aménagement forestier permettant d’assurer la résilience des forêts aux changements climatiques et protéger la biodiversité.

Fait à noter, les réflexions partagées ne se limitent pas au territoire agricole.

Mémoire déposé dans le cadre de la consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles.

Fascicule 2 : Les activités agricoles

Novembre 2023

La FPFQ collaborera à la réflexion sur l’avenir de la forêt

Longueuil, le 20 novembre 2023. – La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) offre sa collaboration à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Mme Maïté Blanchette Vézina, pour réfléchir sur l’avenir de la forêt.

Les forêts du Québec en général, et les forêts privées en particulier, font face à des défis persistants, tels que l’adaptation aux changements climatiques, la préservation de la biodiversité et la capacité de soutenir la production du matériau vert qu’est le bois. La mise en place par le gouvernement du Québec de Tables de réflexion sur l’avenir de la forêt dans différentes régions permettra de s’attaquer à ces enjeux de fonds.

« Les producteurs forestiers constituent un heureux mélange entre les mémoires de l’héritage et une vision claire de l’avenir. Leur contribution à ces tables de réflexion est essentielle puisqu’ils sont des acteurs incontournables au regard de la protection et de la mise en valeur des forêts et de la biodiversité. On ne saurait trouver des solutions durables sans d’abord écouter puis s’allier aux gestionnaires de ce territoire », a indiqué le président de la FPFQ, M. Gaétan Boudreault.

La forêt privée québécoise appartient à 134 000 individus, familles et entreprises. Cette forêt qui enlace les villes et villages constitue 17% de l’ensemble des forêts productives du Québec. Par leur localisation à proximité des milieux de vie des citoyens et par leur contribution économique et environnementale considérable, les forêts privées constituent pour l’ensemble des Québécois une vitrine de l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes forestiers.

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Renseignements :M. Vincent Miville, ing.f., M. Sc.
Directeur général
Fédération des producteurs forestiers du Québec
T. 450 679-0540, poste 8201vmiville@upa.qc.ca  foretprivee.ca

Un Plan Nature 2030 pour sauver la biodiversité

La COP-15 tenue récemment à Montréal a incité le monde à se mobiliser contre le déclin de la nature et l’effritement de la biodiversité. Encensant le pas, le Québec souhaite se doter d’un Plan Nature 2030 dont plusieurs cibles viseront nécessairement la forêt privée. La mise en œuvre de ce plan ne pourra s’effectuer avec succès sans la participation des propriétaires forestiers et des acteurs de la forêt privée.

Plan Nature 2030 : Confier la mise en valeur de la biodiversité des forêts privées aux producteurs forestiers

Les propriétaires forestiers sont des acteurs incontournables au regard de la protection et de la mise en valeur de la biodiversité en forêt privée. Leurs boisés, représentent 17% la forêt productive du Québec, occupent 64% du territoire privé, voisinent les communautés et recèlent une biodiversité peu commune en raison de la richesse des milieux naturels.

Depuis plusieurs années, les producteurs forestiers œuvrent à une meilleure cohabitation entre la mise en valeur des forêts privées et la préservation de la biodiversité. Les interventions gouvernementales doivent être modulées pour fournir à ces gestionnaires du territoire les outils nécessaires pour réaliser les ambitions du Plan Nature 2030.

La FPFQ propose de remettre au cœur de la démarche proposée par le MELCCFP le concept de collaboration avec « les peuples autochtones et les communautés locales », car une meilleure concertation avec les propriétaires forestiers et leurs organisations contribuera au succès de cette stratégie.

Ce faisant, le gouvernement pourra s’allier naturellement aux 134 000 propriétaires forestiers pour mettre en œuvre le Plan Nature 2030. À cet effet, la FPFQ propose principalement de :

  1. Reconnaître de manière prépondérante les producteurs forestiers comme des acteurs incontournables dans la préservation et l’utilisation durable du territoire pour fins de conservation de la biodiversité au Québec.
  2. Miser sur l’aménagement forestier et ses outils de gestion pour consolider les acquis en biodiversité.
  3. Reconnaître les écobénéfices de l’application de saines pratiques de gestion et d’interventions forestières, notamment dans la conservation de la vocation forestière du territoire.
  4. Développer une servitude forestière pour améliorer la connectivité et l’efficacité du réseau d’aires protégées.
  5. Appuyer les initiatives de protection de la biodiversité adaptées au contexte de la forêt privée et soutenir les initiatives de mise en valeur.

Mémoire déposé dans le cadre de la Mobilisation nationale pour l’élaboration du Plan Nature 2030

Novembre 2023

Impact des feux de forêt sur la mise en marché du bois

Feu foret

L’année 2023 a été marquée par les feux de forêt d’une intensité et d’une ampleur peu commune. Selon la SOPFEU, de janvier à septembre, 679 feux principalement allumés par la foudre ont provoqué la destruction de 5,30 Mha de forêts. Les feux ont endommagé environ 3,81 Mha en zone nordique, soit des forêts n’étant pas aménagées pour des fins d’approvisionnement de l’industrie forestière. Néanmoins, 1,49 Mha de forêts en zone intensive constituant le bassin d’approvisionnement de l’industrie forestière ont été endommagées. À titre indicatif, à peine 300 ha avaient été ravagées par 431 incendies l’année précédente.

La sécheresse du printemps conjuguée à des épisodes météorologiques favorisant la foudre ont créé une tempête parfaite. Bien que des épisodes de grands feux surviennent sporadiquement, l’impact des changements climatiques sur l’écosystème forestier a probablement accentué la situation. La hausse moyenne de la température assèche plus rapidement les sols et la biomasse et accroît l’intensité énergétique des catastrophes climatiques.

Généralement, et ce fût encore le cas cette année, les feux sont davantage associés aux forêts résineuses nordiques, et donc principalement situées en territoire public (Lac-St-Jean, Côte-Nord, Abitibi-Témiscamingue, Nord-du-Québec et nord de la Mauricie). La vallée du St-Laurent et les Appalaches, dominées par les peuplements feuillus et mixtes, sont généralement moins susceptibles d’être perturbées par le feu, les incendies qui s’y développent demeurent limités pour deux raisons. Premièrement, les feuillus constituent des murs anti-feux efficaces en raison du contenu en humidité de leurs feuilles. Deuxièmement, la proximité des forêts privées et des infrastructures publiques accélère l’urgence et le temps de réponse des responsables de la sécurité publique (principalement la SOPFEU et les pompiers municipaux).

Sur le plan macroéconomique, les feux de forêts ont provoqué la fermeture de plusieurs usines de transformation du bois dans les régions nordiques. Cette baisse de l’offre de produits forestiers a eu lieu alors que la demande pour les produits du bois est chancelante. En effet, l’impact de la hausse des taux d’intérêt provoque un ralentissement du secteur immobilier. L’effet de la contraction de l’offre sur les marchés fût somme toute limité, comme en témoigne l’évolution du prix du bois d’œuvre.

Pour les producteurs forestiers œuvrant en forêt privée, la majorité de l’impact est chose du passé. Les producteurs ont dû cesser leurs opérations quelques semaines en raison du risque d’incendie, mais la situation s’est résorbée depuis.

Cependant, les producteurs forestiers des régions de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord devront principalement composer avec une hausse de la concurrence à mesure que les récoltes de secteurs incendiés en forêt publique s’accélèrent. Ceux des régions plus éloignées pourraient être en grande partie épargnés, car les scieries clientes sont localisées trop loin des forêts incendiées pour justifier le déplacement du bois.

Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a préparé des plans d’aménagement spéciaux de récupération dans les zones touchées par les incendies alors que le Bureau de mise en marché des bois (BMMB) est déjà à pied d’œuvre pour organiser la vente de bois qui sera récupéré. Au total, plus de 1,83 Mm³ de bois est déjà mis aux enchères, dont 92% en résineux. À cela s’ajoute un volume de 0,78 Mm³ de bois que le MRNF a déjà accordé en vente de gré à gré. Ces volumes peuvent paraître énormes, mais ils demeurent largement inférieurs à ceux réellement carbonisés.

Toutefois, plusieurs raisons suggèrent que cet enjeu sera passager. Premièrement, comme nous le rappelle le CIFQ, il est impératif de récupérer le bois avant le printemps prochain, moment où il sera colonisé par des hordes d’insectes qui anéantiront sa mise en valeur potentielle. La cohue causée sera temporaire, à moins qu’elle ne force un décalage des droits forestiers déjà consentis lors des années subséquentes.

Deuxièmement, les usines de transformations du bois ne sont pas friandes d’une matière première contenant de la suie. Les opérations en sont ralenties et les produits finis peuvent être affectés. Par ailleurs, la récolte de bois brûlé entraîne une logistique plus lourde, affectant la productivité et le rendement. La hausse de coût conjuguée à la faiblesse du marché du bois d’œuvre diminue les marges des scieurs, comme en témoigne la décision des dirigeants de Produits forestiers Résolu de cesser temporairement les opérations à la scierie Comtois de Lebel-sur-Quévillon.

Troisièmement, une portion du parc de machinerie a été ravagée par les incendies. Selon l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers, plus de soixante machines forestières ont été incendiées, représentant des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars. Assurés ou pas, de nombreux entrepreneurs devront assumer d’importantes pertes financières. Dans tous les cas, le remplacement des équipements sera ardu et lent, voire interminable aux yeux des entrepreneurs forestiers affectés.

Conscients des risques pour les années à venir, les acteurs du secteur forestier s’accordent sur la nécessité de préparer des mesures de contingence pour éviter la répétition d’une telle catastrophe. En forêt privée, cela présuppose de :

  1. Réfléchir à une stratégie d’adaptation des forêts aux changements climatiques permettant d’accroître la résilience des forêts contre des perturbations naturelles amplifiées.
  2. Obtenir une source de financement permettant de mettre en œuvre des stratégies d’aménagement forestier dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques et de protection de la biodiversité.
  3. Préparer un plan de prévention et d’intervention lors de catastrophes naturelles en forêt privée québécoise qui permettra au MRNF et aux producteurs forestiers de coordonner leurs efforts de récolte des bois affectés.
  4. Communiquer adéquatement aux propriétaires et producteurs forestiers les saines habitudes d’aménagement et de travail requises pour éviter la propagation d’incendies forestiers.

Ces actions ne pourront être mises en vigueur par la Fédération des producteurs forestiers du Québec sans la collaboration du MRNF et des autres acteurs du secteur forestier.

La revue Forêts de chez nous – novembre 2023 : Une scie à chaîne bien préparée pour affronter le froid

• Éditorial du président – Jouer prudemment à la bourse du carbone
• Actualités
• Entretien des scies à chaîne pour l’hiver
• La SOPFIM, une alliée dans la protection de nos forêts privées

Consultez l’édition de novembre 2023 en version PDF.

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Au sujet de la revue
Notre revue Forêts de chez nous aborde des sujets d’intérêt pour les propriétaires forestiers soucieux de voir grandir leur patrimoine forestier. Elle porte un regard différent sur l’actualité forestière notamment par le biais des éditoriaux et des reportages.

La revue Forêts de chez nous est produite quatre fois par année en collaboration avec les Producteurs et productrices acéricoles du Québec.

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Jouer prudemment à la bourse du carbone

La planète se réchauffe, les forêts brûlent, des espèces envahissantes migrent au nord et la calotte glaciaire fond. On comprend pourquoi les citoyens de la Terre attendent avec impatience des solutions concrètes pour lutter contre les changements climatiques et l’effritement de la biodiversité. 

À mesure que l’urgence climatique s’accélère, l’attention se dirige naturellement vers les propriétaires forestiers. En effet, leurs arbres constituent de puissantes pompes naturelles à carbone. Et les producteurs constituent d’habiles pompistes pouvant accroître la séquestration de carbone à l’aide de diverses stratégies de protection et d’aménagement forestier.

En ce sens, l’adoption de protocoles permettant aux propriétaires de boisés de vendre des crédits de carbone séquestré par leurs forêts est une idée loin d’être vilaine. Néanmoins, avant de jouer à la bourse du carbone, les producteurs forestiers auraient intérêt à user de prudence, car les angles morts sont nombreux.

Réunir les ressources techniques et financières pour mettre en place des projets constituera toujours un défi. La complexité réglementaire, les procédures et autres exigences administratives sont des obstacles pour les petits propriétaires forestiers n’ayant pas toujours accès à l’expertise professionnelle requise. Le prix des crédits sera-t-il suffisant pour justifier tout ce travail et susciter notre engagement dans l’adoption de ces bonnes pratiques pour le climat?

Si tout va pour le mieux, la valeur des crédits devrait être appelée à croître; les producteurs devraient donc y réfléchir à deux fois avant de les céder à autrui. Le sentiment d’urgence et l’appât du gain sont de puissants aimants pour divers intervenants, anciens et nouveaux, intéressés par les crédits de carbone.

À moins bien entendu que ce marché ne s’envole en fumée, comme ce fut le cas pour plusieurs projets de plantation implantés en Californie, ou bien en raison d’un changement de gouvernement aux idéologies diamétralement opposées.

Les producteurs de bois devront aussi se questionner sur la gestion de leurs boisés. Souhaiteront-ils vendre du carbone ou bien du bois? Les deux options ne sont pas toujours compatibles sur la même parcelle. À moins bien sûr qu’ils souhaitent cultiver ces crédits pour leurs propres besoins, comme le rappelle l’UPA aux agriculteurs.

Vous voyez que j’ai moi-même plusieurs questions sans réponse qui suscitent chez moi de vives inquiétudes. C’est pourquoi, tout comme en bourse, la meilleure façon de bien investir consiste à se renseigner, à s’éduquer et à conserver un esprit critique. Il vaut probablement mieux investir intelligemment que précipitamment.

Vous pouvez être assurés que la Fédération des producteurs forestiers du Québec poursuivra sa mission de vous informer des développements, opportunités et pièges qui pourraient se dresser alors que ce marché prend de l’ampleur. De plus, nous poursuivrons les discussions avec nos partenaires et intervenants afin de nous assurer de donner l’heure juste aux producteurs.

Gaétan Boudreault
Producteur et président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec

Éditorial paru dans la revue Forêts de chez nous, édition de novembre 2023

Les forêts privées génèrent 37 000 emplois et 13,9 milliards de dollars de revenus à l’économie canadienne

Ottawa, le 19 octobre 2023. – Le Portrait des forêts privées canadiennes et de leur contribution à l’économie récemment publié par les Propriétaires forestiers du Canada (PFC) démontre que les activités sylvicoles et la transformation du bois des forêts privées ont généré 37 500 emplois et des revenus de 13,9 G$ d’un océan à l’autre en 2020.

Ces emplois sont occupés par les professionnels et les techniciens forestiers accompagnant les propriétaires de boisés, ainsi que les ouvriers sylvicoles et la portion des travailleurs œuvrant en usines pour la transformation du bois récolté chez l’un ou l’autre des 450 000 propriétaires forestiers au Canada. En excluant la transformation du bois, les activités réalisées en amont dans la filière ont engendré à elles seules un revenu global de 2,3 G$ et plus de 10 000 emplois.

Pour la présidente de PFC, Mme Susannah Banks, ce portrait économique démontre l’importance de la forêt privée pour les familles vivant dans les régions rurales, étayant ainsi l’engagement des propriétaires de forêts privées en faveur de forêts résilientes à long terme et d’un climat sain.

« La forêt privée permet à 37 500 Canadiens d’obtenir des revenus, des emplois et de contribuer de façon significative à l’économie du pays. Ce nombre est encore plus conséquent si on inclut en plus les propriétaires qui réalisent de nombreuses activités sylvicoles non considérées dans cette étude » mentionne Mme Banks.

Près de la moitié de ces emplois dépendent d’activités liées aux forêts privées du Québec, en raison de la vigueur du secteur manufacturier de la province. Au Canada, la plupart des emplois liés à la fabrication de produits du bois, la foresterie ainsi que la récolte se trouvent en Colombie-Britannique et au Québec, tandis que les emplois liés à la fabrication du papier sont regroupés au Québec et en Ontario. Il s’ensuit que le Québec est également le chef de file en matière de revenus générés par les forêts privées avec une contribution de 5,3 G$, suivi par la Colombie-Britannique qui a généré 3,3 G$ en 2020.

L’aménagement durable des forêts, tel que pratiqué par les propriétaires forestiers canadiens, petits et grands, garantit le bien-être économique, social, environnemental et culturel de centaines de communautés rurales à travers le Canada.

« Les propriétaires forestiers canadiens produisent 20 % du bois du pays alors que les superficies qu’ils détiennent représentent seulement un dixième des forêts du Canada. PFC invite tous les paliers de gouvernement à travailler davantage avec les propriétaires forestiers pour améliorer la mise en valeur des forêts privées et incidemment les conditions de production des divers produits forestiers » a ajouté M. Domenico Iannidinardo, vice-président de PFC.

La version complète du Portrait des forêts privées canadiennes et de leur contribution à l’économie peut être consultée sur le site forestowners.ca.

À propos des Propriétaires forestiers du Canada

L’organisation Propriétaires forestiers du Canada (PFC), dont les bureaux sont situés à Ottawa, en Ontario, représente la voix unifiée des propriétaires de forêts privées à travers le pays qui se sont engagés à gérer les forêts de manière durable à long terme pour un climat sain et des communautés prospères. Pour plus d’information, visitez le forestowners.ca.

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Renseignements :
Jean-Pierre Martel 613 698-5799

La consultation des propriétaires forestiers

Les consultations gouvernementales ayant une incidence sur la gestion des forêts privées se multiplient. L’aménagement du territoire, l’environnement et la conduite des activités forestières sont régulièrement visés. La consultation des propriétaires forestiers est essentielle pour assurer l’adoption de politiques ou de règlements cohérents ayant une incidence sur la gestion des forêts privées.

Le GPS en forêt, bien plus qu’un outil de navigation pour les producteurs forestiers

Utilisé déjà depuis longtemps par l’industrie, le GPS (Global Positioning System) gagne graduellement aussi l’intérêt des producteurs forestiers privés.

« Ce n’est pas une nouvelle technologie, mais l’apprentissage de son fonctionnement et la connaissance de ses multiples applications peuvent faciliter la vie des forestiers », indique Antoine Larochelle Benoit, président-directeur générale LBprofor, une firme de génie-conseil de Sherbrooke oeuvrant dans le domaine de la foresterie.

Dans un article publié récemment sur son blogue (lbprofor.com/blogue/), l’ingénieur forestier expliquait que, bien plus qu’un outil pour se repérer en forêt, le GPS peut être associé à différentes tâches telles que les travaux de voirie, la récolte, le chargement, le transport, la préparation de terrain, le reboisement et même l’analyse de la productivité.

« Au reboisement, par exemple, ça permet de bien délimiter le contour des endroits qui ont été complétés et de faire la séparation des différentes essences qui ont été reboisées. Au niveau de la préparation de terrain, on utilise le GPS pour savoir à quel endroit la machinerie est passée et ensuite on transfère ces informations aux équipes responsables du reboisement », explique Antoine Larochelle Benoit.

Antoine Larochelle Benoit, PDG de LBprofor, prévoit que la prochaine technologie qui viendra révolutionner l'industrie forestière sera l'utilisation des drones. Crédit photo : LBprofor.

Sur les téléphones intelligents ou les appareils de type Garmin par exemple, le GPS présente une marge d’erreur de 4 à 10 mètres environ. Un couvert forestier dense ou un relief montagneux peut occasionner des erreurs de positionnement dû au fait que les satellites n’arrivent pas à créer un lien sans obstacle avec le GPS au sol. 

Avenza Maps

Au sein des groupements forestiers contactés par Forêts de chez nous, l’application Avenza Maps semble la plus largement utilisée. Moyennant un abonnement qui lui permet de télécharger ses propres cartes, l’utilisateur intègre dans son téléphone son plan d’aménagement préalablement conçu avec le logiciel ArcGIS. Ne nécessitant pas de réseau cellulaire pour fonctionner, le système GPS du téléphone peut alors être utilisé sans problème. 

« Quand la personne se rend sur le terrain avec son cellulaire, elle est tout d’abord capable de se positionner dans son peuplement forestier. Le propriétaire sait pas exemple qu’il a une sapinière à récolter et il peut alors se diriger directement au bon endroit », souligne Samuel Poulin, directeur général de Groupement forestier Beauce-Sud.

Ingénieur forestier à Lac-Mégantic, François Martel utilise aussi Avenza Maps avec ses clients. « Pour les gens qui possèdent un lot à bois ou une érablière en production, cette application peut faciliter les travaux sur le terrain. Chaque intervenant peut consulter la même carte et ainsi mieux se coordonner sur les actions à réaliser », souligne celui qui recommande toujours de faire une gestion serrée de la batterie du téléphone afin de ne pas tomber à plat à mi-parcours.

« Ça commence tranquillement »

Les deux intervenants soulignent que l’utilisation du GPS n’est cependant pas encore généralisée en forêt privée. « C’est souvent moi qui leur apprends qu’il y a une application pour ça sur leur téléphone Ce n’est pas encore intégré dans leur pratique », fait remarquer François Martel. « Ça commence tranquillement, renchérit Samuel Poulin. C’est maintenant plus facile d’expliquer le fonctionnement d’Avenza avec les jeunes propriétaires qui ont des lots. »

Copropriétaires de lots en Estrie, en Beauce et à Lac-Etchemin, Steeve Mathieu est un utilisateur régulier de l'application Avenza Maps et du site gouvernemental Forêt ouverte. Crédit photo : Steeve Mathieu.

Propriétaire forestier à Saint-Benoît-Labre, Steeve Mathieu fait partie de ceux qui utilisent régulièrement les nouvelles technologies dans l’accomplissement de ses tâches. Le Beauceron a évidemment Avenza Maps sur son téléphone. « Même quand les peuplements sont rubanés, tu n’es pas toujours certain, mais cette application permet de suivre ton tracé, en enregistrant des points à intervalles réguliers tout au long de tes déplacement. »

Avec sa formation en technologie forestière, Steeve Mathieu utilise également à l’occasion la plateforme de données Forêt ouvert. « C’est pratique quand tu veux acheter une terre à bois. On peut faire de la photo-interprétation. Ça te permet de déterminer la hauteur des arbres, le dénivelé de terrain, etc. », dit-il.

De son côté, Groupe Système Forêt (gsf.ca), entreprise basée à Lévis, a développé deux applications de navigation GPS : GSF NAV pour Android et GSF NAV pour Windows. Ces applications, grâce auxquelles on peut visualiser ses propres cartes personnalisées (lacs, secteurs d’intervention, routes, rivières, obstacles et autres), permettent aussi de se positionner en temps réel, d’enregistrer ses déplacements, de mesurer les distances et les superficies, ainsi que d’utiliser des outils de zoom.

Antoine Larochelle Benoit estime que la technologie du GPS en foresterie se développera encore plus dans les prochaines années grâce aux possibilités offertes par l’infonuagique qui permet de nouvelles collaborations et le partage d’informations; à l’amélioration de la qualité de la précision du positionnement; et enfin, au développement de nouveaux récepteurs et d’applications encore plus performantes.

Article paru dans la revue Forêts de chez nous, édition de février 2022

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