Abris forestiers : où, quand, comment, pourquoi?

L'abri forestier est dépourvu d'eau courante, d'installation sanitaire et d'électricité. Crédit photo France Lavoie.

Pour plusieurs propriétaires de boisés, la construction d’un abri forestier est source de multiples interrogations. Même si, à première vue, rien ne semble y faire obstacle, les raisons pour lesquelles ont ne peut « bâtir » sur sa propre terre comme on le souhaiterait restent nébuleuses. Le point sur la question.

Il ne suffit pas simplement d’avoir envie d’une « pied-à-terre » dans son petit coin de paradis pour se lancer dans l’aventure. Avec la création de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) en 1978, la province s’est assurée par une loi – la Loi sur la protection du territoire agricole et des activités agricoles (LPTAA) – de protéger du lotissement les zones propices à l’agriculture.

Pour les propriétaire forestiers, la LPTAA prévoit qu’un seul bâtiment sommaire devant servir d’abri en milieu boisé peut, sans l’autorisation de la Commission, être construit sur un lot ou un ensemble de lots boisés d’une superficie minimale de 10 hectares. Ce bâtiment ne doit pas être pourvu d’eau courante et doit être constitué d’un seul plancher d’une superficie au sol ne dépassant pas les 20 mètres carrés.

« On évite ainsi que sous le couvert d’abri forestier, des chalets ou des résidences permanentes soient construits. La mesure relative à l’eau courante est justifiée par le fait que les normes environnementales exigent qu’un bâtiment pourvu d’eau courante soit muni d’un système de traitement des eaux usées », selon les informations transmises par l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (APBB).

Conditions supplémentaires

En zone agricole, il n’y a pas que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles qui s’applique. Rappelons d’emblée que les municipalités exigent, par le biais de leur réglementation d’urbanisme, l’obtention d’un permis de construction avant que des travaux puissent être entrepris. Outre cela, d’autres conditions édictées par une MRC ou une municipalité doivent aussi être remplies.

Dans Portneuf, un document complémentaire au schéma d’aménagement et de développement contient par exemple un cadre normatif relatif aux abris forestiers que l’ensemble des municipalités de la MRC ont intégré dans leur réglementation d’urbanisme, plus particulièrement dans leur règlement de zonage respectif. Des précisions et exigences qui s’ajoutent aux modalités de la CPTAQ y apparaissent.

« Chez nous, on y retrouve notamment l’obligation que l’abri soit construit à une distance minimale de 30 mètres de l’emprise d’un chemin public. Une municipalité peut également prévoir, dans sa réglementation, des restrictions supplémentaires comme la hauteur maximale du bâtiment, les marges de recul minimales à respecter, etc. », rapporte Marie-Pierre Beaupré, urbaniste à la MRC de Portneuf.

Cas particuliers

Si, sur le territoire assujetti à la LPTAA, un abri sommaire peut être érigé sans autorisation ni déclaration à la CPTAQ dans la mesure où toutes les conditions sont remplies, dès qu’une situation ne répond pas aux critères, une demande à la Commission doit être formulée. Il existe un risque bien réel à ne pas se conformer aux règles prescrites. Ultimement, un propriétaire pourrait devoir démolir son abri.

« Il est important de préciser ici que si la réglementation municipale pour un abri forestier n’est pas respectée, la construction pourrait être assimilée à un chalet ou à une résidence saisonnière. Dans un tel cas, cette construction devra répondre à toutes les exigences liées à la construction d’un tel bâtiment », tient à mentionner au passage Mme Beaupré.

Notons enfin que la réglementation municipale peut également encadrer la construction d’un abri forestier même si le lot boisé n’est pas situé dans la zone agricole. Il est donc important de consulter sa municipalité avant de débuter les travaux.

Le cèdre coupé et scié dans le boisé des Lavoie-Pichette a servi de matériau de base à la construction de l'abri forestier. Crédit photo France Lavoie.

Entre loi et bonnes pratiques

Le bâtiment ne doit pas excéder 20 mètres carrés au sol, ni reposer sur une fondation de béton coulé. Crédit photo France Lavoie.

Implanté de manière rudimentaire en milieu boisé, l’abri forestier ne doit être pourvu ni d’eau courante, ni d’électricité, ni d’installation sanitaire. Entre loi et bonnes pratiques, que faut-il savoir d’autres à propos de sa construction?

  • Les 20 m2 de surface au sol occupés par l’abri sommaire doivent inclure, s’il y a lieu, la galerie ou le perron.
  • Le bâtiment ne doit pas reposer sur une fondation de béton coulé, ni comporter de cave, de sous-sol, d’étage et de pièces. 
  • Dépourvu de système de traitement des eaux usées (fosse septique et champ d’épuration), l’abri forestier peut cependant être muni d’une toilette sèche.
  • L’implantation du bâtiment et son chemin d’accès doivent respecter la réglementation municipale et les normes relatives à la protection des rives et du littoral des lacs et des cours d’eau.
  • Une attention particulière devrait être apportée afin de ne pas ériger l’abri dans un milieu humide.
France Lavoie et Paul-Yvon Pichette ont construit un abri sur leur lot de 18 hectares à Deschambault-Grondines.

Acheter une terre à bois… et construire l’abri qui « vient avec »!

En août 2016, France Lavoie procédait à l’achat d’une terre à bois d’un peu plus de 18 hectares à Deschambault-Grondines, dans Portneuf. Pour elle, il ne faisait aucun doute que la construction d’un abri forestier « venait avec ».

« Nous allons surtout sur la terre pour la chasse, faire de la randonnée en raquettes l’hiver et je voulais un endroit pour se réchauffer et prendre un repas. J’ai dit à mon conjoint que si j’achetais, l’une des conditions était qu’un abri forestier soit construit », présente Mme Lavoie.

À l’hiver 2017, le couple amorce donc des travaux de bûchage dans le boisé. Au printemps, les services d’une entreprise de sciage mobile sont retenus pour produire la planche qui servira à ériger l’abri. L’essentiel du bâtiment sera construit avec du cèdre prélevé sur place. France Lavoie et son conjoint profitent du coup de pouce donné par des proches, évaluant à 12 000 $ au total le coût de leur abri.

« Mon lot est situé en zone agricole et tout s’est fait fans les règles de l’art, conclut Mme Lavoie. Une demande de permis à été soumise à la Municipalité et l’ensemble des règlements a été passé en revue. À la fin du chantier, un inspecteur de la MRC s’est déplacé. Comme conseil, je dirais aux gens de bien planifier. Le bois, nous l’avons par exemple sorti l’hiver et rapproché du chemin pour faciliter le sciage. »

 

Article paru dans la revue Forêts de chez nous de septembre 2020.

Débroussailleuses : des experts se prononcent

Certains débroussailleurs couvrent une superficie pratiquement deux fois plus grande que d’autres en une journée. C’est une question d’équipement et de techniques de travail. Deux experts dispensent des conseils quant au choix d’une débroussailleuse.

Le dégagement de plantations avec un couteau à taillis nécessite une débroussailleuse d'une puissance variant entre 35 et 45 cc. Un modèle léger doté de poignées ergonomiques facilitera les mouvements. Crédit photo : Martin Ménard

Votre magazine Forêts de chez nous a interrogé deux débroussailleurs de métier qui sont également formateurs en débroussaillage pour la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Dans le cadre de leurs activités de formation, ils ont l’opportunité d’essayer les derniers modèles de débroussailleuses offerts sur le marché. Paul Cyr, qui habite New Richmond en Gaspésie, recommande d’opter pour un modèle de qualité professionnelle. « La machine est plus fiable, ce qui engendre moins de perte de temps en réparations. Et les modèles professionnels ont une meilleure conception ergonomique, ce qui diminue la fatigue du travailleur », note M. Cyr. De plus, il conseille de ne pas s’entêter à conserver la même machine durant des années. « Les nouveaux modèles ont des système antivibrations plus développés, des harnais nettement améliorés et le poids est souvent réduit. La fiabilité d’une machine neuve accroît significativement le rendement du travailleur », affirme-t-il.

Au chapitre des marques, Stihl, Jonsered et Husqvarna offrent des produits dont la qualité et les performances se comparent. « À mon avis, ce qui devrait véritablement influencer le choix d’une marque de débroussailleuse, c’est le service : un détaillant qui s’y connaît et qui peut réparer rapidement une machine, ça fait toute la différence », estime le formateur.

Lors des travaux d'éclaircie précommerciale, il importe d'utiliser une débroussailleuse assez puissante (plus de 45 cc), dont la longueur du tube dépasse celle des pieds afin d'avoir plus d'options d'abattage. Crédit photo : Martin Ménard

Quelle débroussailleuse choisir?

Pour le travail d’éclaircie précommerciale d’une forêt qui comporte des tiges de ¼ po à 2½ po de diamètre, M. Cyr recommande une débroussailleuse de 50 cc munie d’un pied réducteur de 24 ou 25 degrés et de poignées droites (standards). Ce type d’appareil permet de déterminer l’angle de coupe simplement en levant les poignées vers la droite ou la gauche. L’expérience de M. Cyr en forêt et de plusieurs travailleurs qu’il côtoie l’incite à dire que la lame Oregon à 24 dents demeure la plus populaire, en raison de sa fiabilité et du fait qu’elle garde son tranchant plus longtemps. 

Lorsqu’on doit couper des tiges de 3 ou 4 po de diamètre, M. Cyr recommande un modèle de 57 cc. À l’inverse, si les arbres sont de faible diamètre ou si l’opérateur est de petite stature, un modèle professionnel moins puissant, mais plus léger, sera avantageux.

Dans le cas d’un dégagement de plantation à l’aide d’un couteau à taillis, l’emploi d’un pied réducteur de 35 degrés et d’un capot protecteur approprié est recommandé. De cette façon, les débris de coupe sont projetés vers le sol plutôt que vers le visage de l’opérateur. « Optons aussi pour des poignées ergonomiques, c’est-à-dire courbées [et non standards], qui permettent d’aller en chercher plus grand lors des mouvements gauche-droite, sans torsions supplémentaires du dos », explique M. Cyr. Lors du dégagement de plantations, il suggère aussi de porter des lunettes de sécurité en plus de la visière, « car avec toutes ces projections, certains travailleurs ont malheureusement subi des accidents aux yeux », relate-t-il.

Stratégie

Au bénéfice des travailleurs, Paul Cyr prêche pour sa paroisse en soulignant que les techniques enseignées lors des formations aident réellement les débroussailleurs à augmenter leur productivité tout en réduisant les efforts déployés. « Certains travailleurs, par méconnaissance, font des mouvement inutiles. D’autres ajustent mal les sangles de leur harnais, ce qui répartit le poids de la débroussailleuse inégalement sur les points d’appui. Voilà entre autres ce que nous pouvons corriger grâce aux formations », dit M. Cyr.

Pour diminuer la fatigue et accroître les performances, il faut adopter une bonne stratégie de coupe. La planification du travail s’effectue en fonction du vent, de la pente du terrain, de la présence de cours d’eau, de la densité des peuplements, des points de ravitaillement, etc. « Quand un gars tourne en rond ou qu’il marche inutilement, ça coûte de l’argent », résume le formateur qui recommande aussi aux travailleurs de garder autant leur débroussailleuse que leur état de santé dans la meilleure condition possible.

« Pour maintenir un bon rythme et un niveau d’énergie adéquat, un débroussailleur doit boire de l’eau aux demi-heures, manger des collations et éviter les coups de chaleur », ajoute M. Cyr.

Conseils d’un deuxième expert

Renaud Longrée, qui habite la région de Mont-Laurier, connaît très bien le métier de débroussailleur. D’entrée de jeu, il suggère minimalement un moteur de 45 cc pour les débroussailleuses employées par des forestiers professionnels.

Le formateur Renaud Longrée (à gauche) précise qu'une bonne technique de débroussaillage accroît les performances du travailleur et améliore sa sécurité. Crédit photo : Renaud Longrée

« Une machine de 60 cc se révélera cependant trop lourde lorsque les tiges font moins de 3 po de diamètre ou pour les travaux de dégagement de plantations avec un couteau à taillis », précise-t-il.

Il affirme que la longueur du mat est un aspect souvent négligé en coupe d’éclaircie précommerciale. « Lorsque l’utilisateur peut toucher au garde avec son pied, c’est que le mat est trop court. Et ça accroît les risques de blessures : si l’utilisateur glisse, son pied peut heurter la lame. Le travailleur perd aussi des options d’abattage [pour diriger la chute des tiges] si le mat est trop court », relève-t-il. Lors du dégagement de plantations, un tube plus long permet également de faire de plus grands mouvements gauche-droite.

Bref, au moment d’acheter une débroussailleuse, les gens de plus grande taille doivent envisager la possibilité de commander un tube plus long.

Un mot sur les différentes marques

Renaud Longrée soutient lui aussi que Jonsered, Husqvarna et Stihl offrent toutes des débroussailleuses de bonne qualité, mais au fil des journées passées en forêt, il a noté certaines différences entre les marques. « À mon sens, les Stihl ont des composantes plus solides et plus durables. Les vis, par exemple, ont tendance à se desserrer moins rapidement. Le moteur garde sa compression. Pour ce qui est de Jonsered et Husqvarna, l’ergonomie des débroussailleuses est supérieure; ce sont des scies extrêmement maniables qui permettent une plus grande fluidité des mouvements. Par exemple, le réservoir à essence est situé devant le moteur. Par conséquent, le niveau d’essence a moins d’emprise sur le centre de gravité », explique M. Longrée. 

Cependant, il met un bémol aux avantages des nouvelles technologies de carburateurs. Selon lui, les performances d’une machine sont bel et bien supérieures lorsque le contrôle électronique fonctionne bien, mais les défaillances font perdre du temps sur le terrain. « Quand le système électronique fait des siennes, l’utilisateur est incapable d’ajuster le carburateur lui-même, comme à l’époque. Il faut remplacer le module, ce qui n’est pas évident en forêt », donne-t-il en exemple.

Selon M. Longrée, le harnais joue un rôle de premier plan pour ce qui est des performances et de l’endurance du travailleur. Il estime que toutes les marques ont énormément amélioré leur conception, mais à son avis, la palme revient à Jonsered et à Husqvarna. « Les bretelles de leurs harnais sont reliées par un point pivot. Quand l’utilisateur se penche d’un côté, le poids est réparti sur les deux épaules et non seulement sur une seule. La plaque fémorale n’est pas attachée directement à la ceinture, mais plutôt à la plaque pectorale et dorsale, ce qui diminue les tensions au dos et améliore la liberté des mouvements », explique-t-il.

Husqvarna
Jonsered

Cinq trucs de sécurité

  1. Toujours tenir les poignées. Quand un travailleur tente d’attraper un arbre avec sa main parce qu’il a mal dirigé sa coupe, il lâche les poignées et se rend alors vulnérable. En effet, si, à ce moment, la tige tombe sur le moteur ou si la lame touche une autre tige, elle peut effectuer un rebond vers le haut et devenir dangereuse pour l’opérateur.
  2. Les deux pieds par terre. Avant d’amorcer la coupe, il est impératif d’être en équilibre, les deux pieds solidement ancrés dans le sol. Un travailleur qui désire aller trop vite et qui commence à couper une tige alors que son corps est en déséquilibre peut chuter ou subir des tensions aux genoux et au dos.
  3. Les rebonds. Il importe de respecter la zone de rebond de la lame et de ne pas utiliser la section si se situe entre midi et quatorze heures.
  4. Affûtage. Une lame bien affûtée accroît les performances, tout en se révélant moins exigeante pour la mécanique de la débroussailleuse et pour le travailleur. La lame forestière doit avoir minimalement 2 mm d’épaisseur. « Une lame trop mince qui casse et dont un fragment termine sa course dans le cou d’un autre travailleur, on a déjà vu ça », affirme l’un des formateurs. Un couteau à taillis doit aussi être suffisamment épais. On doit éviter d’acheter des lames bon marché qui ne respectent pas les normes et qui pourraient présenter des microfissures. Certains assurent que le couteau à taillis Stihl de 3,2 mm d’épaisseur est l’un des plus sécuritaires.
  5. Premiers soins. Il est recommandé de garder un tampon stérile sur soi. C’est un moyen rapide d’arrêter l’hémorragie avant de marcher jusqu’à la trousse de premiers soins.

Husqvarna

Les deux modèles Husqvarna les plus employés par les forestiers professionnels sont le 545 FX et le 555 FX. Le gérant de territoire pour le sud-ouest du Québec, Jean-François Trottier, recommande d’emblée la technologie X-Torq, qui accroît la puissance et réduit les émissions jusqu’à 75 %, « une nette avancée comparativement aux générations précédentes. De plus, on y retrouve trois composantes mobiles [vilebrequin, bielle et piston] au lieu de cinq, ce qui réduit la vibration et augmente la durabilité ». Les débroussailleuses Husqvarna sont munies d’un bouton arrêt qui revient automatiquement en position de départ lorsque la machine est arrêtée afin de faciliter le prochain démarrage. La manette des gaz se situe au niveau du pouce, ce qui, selon la compagnie, accroît la précision et réduit l’effort des muscles de la main. « Le harnais et les poignées ergonomiques facilitent les mouvements latéraux, répartissent mieux le poids de la scie et la gardent devant soi », ajoute M. Trottier. Finalement, un dispositif breveté de sécurité permet de libérer instantanément la machine du harnais en cas d’urgence.

                                                                                               

Husqvarna

Jonsered

Jonsered

 

La marque Jonsered appartient à Husqvarna, qui a elle-même été achetée par Electrolux en 1978. Sans surprise, les composantes principales des débroussailleuses Husqvarna se retrouvent dans les modèles Jonsered : moteur, manette des gaz actionnée par le pouce, poignées capitonnées pour un confort accro, etc. Deux modèles retiennent l’attention des forestiers professionnels : le FC 2245 et le FC 2256, respectivement de 46 et de 53 cc. Le directeur de la marque Jonsered pour l’est du Canada, Stephen Clark, souligne l’excellente dispersion de la chaleur du moteur, qui permet une plus grande longévité de la machine et un accès facile à la bougie d’allumage et au filtreur à air. À son avis, le harnais de cet appareil est le meilleur sur le marché. « C’est vraiment un harnais ergonomique qui transfère le poids de la machine de façon optimale sur le corps du travailleur. Il comprend une poche pour des outils et un téléphone, des bandes réfléchissantes, etc. Il y a plusieurs caractéristiques qui augmentent le confort et facilitent les mouvements. »

Stihl

« Le modèle forestier le plus commun est le FS 460, de 46 cc. Il coupe facilement des tiges de 2 ou 3 po de diamètre. Pour celles qui sont de plus gros calibre, nous avons une débroussailleuse de 57 cc qui est aussi résistante qu’un tank, mais comme les autres modèles de cette cylindrée, elle est très lourde; il faut des genoux costauds pour travailler avec ça 40 heures par semaine », conseille Yann Allard, gérant des services techniques et de la formation chez Stihl. M. Allard soutient qu’avec une bonne technique, le modèle de 46 cc peut réaliser tous les travaux professionnels, que ce soit l’éclaircie précommerciale ou le dégagement de plantations. Le pied de cette débroussailleuse, dont l’angle est de 25 degrés, sert aux travaux d’éclaircie avec une lame ronde. Pour le dégagement de plantations avec un couteau à taillis, l’utilisateur peut acquérir, en option, un pied incliné à 35 degrés.

« Si une personne effectue principalement du dégagement de plantations, je lui recommande le FS 360, doté de poignées courbées qui ne se cogneront pas sur sa cuisse lors des mouvements gauche-droite. C’est aussi une machine destinées aux propriétaires de boisés qui veulent un modèle à tout faire, robuste, mais léger », mentionne M. Allard.

Stihl met en vedette son système antivibrations qui isole les poignées, à la fois du moteur et de l’outil de coupe. De plus, sa technologie M-Tronis ajuste automatiquement le mélange carburé pour une performance optimale dans toutes les conditions. La compagnie affirme avoir réalisé une vraie percée avec son démarrage Easy2Start, où il suffit de tirer la corde au tiers de la force normale… avec deux doigts! »

Crédit photo : Rainer Herzog
Stihl

Article paru dans la revue Forêts de chez nous de mai 2016.

L’éclaircie commerciale dans les plantations

Crédit : Syndicat des producteurs de bois de l’Abitibi-Témiscamingue. À l'âge de 50 ans, une plantation peut subir une perte de 40 % des tiges, ce qui correspond à 30 m3 par hectare.

Depuis 1973, plus de 1,4 milliard d’arbres ont été mis en terre par les propriétaires de boisés du Québec. Ces arbres offrent un potentiel sylvicole important, mais les propriétaires doivent savoir qu’il faut planifier des travaux d’éclaircies commerciales afin de maximiser le rendement de sa plantation.

L'importance de l'éclaircie

Au départ, il est important de se rappeler qu’un arbre a besoin d’un minimum de feuillage pour assurer la photosynthèse nécessaire à sa croissance. Au sein d’une plantation, les arbres grandissent et entrent graduellement en concurrence pour la lumière. Au fur et à mesure que celle-ci s’accroît, les branches et le feuillage recevant peu de luminosité s’étiolent et meurent, ce qui ralentit la croissance de l’arbre. En procédant à une éclaircie au bon moment, on atténuera cette compétition tout en favorisant les arbres qui présentent le meilleur potentiel de production de bois. Selon l’essence et la fertilité du sol, les plus belles tiges pourraient ainsi atteindre un diamètre de 40 à 50 cm à l’âge de 50 ans. En comparaison, une plantation où il n’y a pas eu d’éclaircie produira des diamètres de seulement 25 cm et aura ainsi une moins grande valeur.

Par ailleurs, les travaux d’éclaircie de plantation permettent de récupérer les arbres les moins vigoureux qui ne survivraient pas à la compétition. Guy Prégent, chercheur à la Direction de la recherche forestière du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, affirme qu’à l’âge d’environ 50 ans, une plantation peut subir une perte de 40 % des tiges, ce qui correspond à 30 m3 par hectare (5 cordes à l’acre). Fait étonnant, le volume de bois récolté à la première éclaircie représente moins de 15 % du volume qui sera obtenu lors de la récolte finale.

Parmi les avantages importants découlant d’une éclaircie, on note l’augmentation de la stabilité des arbres, qui seront alors moins vulnérables aux dommages causés par le vent, le verglas ou la neige. En éliminant les arbres nuisibles, on permet aux sujets d’avenir d’améliorer leur système racinaire tout en favorisant l’accroissement de leur diamètre, ce qui les rend plus forts.

Crédit : Association des propriétaires de boisés de la Beauce

 

Attention aux blessures
Les blessures causées aux arbres résiduels favorisent l’intrusion de champignons de pourriture ou de coloration. Au printemps, l’écorce des arbres est fragile et les risques de blessures sont plus importants.

Les vieilles plantations qui n’ont pas été éclaircies
Il n’est pas recommandé d’éclaircir une plantation vieille et dense qui n’a jamais bénéficié auparavant d’éclaircies commerciales. Les arbres qui s’y trouvent sont fragiles et deviennent sujets au chablis (renversement causé par le vent). De plus, le faible gain de croissance en diamètre qui en résulterait pourrait difficilement justifier le coût d’une telle opération et les risques encourus. Si vous désirez néanmoins pratiquer une éclaircie, afin de minimiser les risques, il est recommandé de réduire les prélèvements et d’éviter de créer des sentiers. Informez-vous au préalable.

Quand intervenir

Généralement, lorsqu’une plantation atteint une vingtaine d’années, il faut commencer à la suivre de près pour intervenir au moment opportun. Par contre, l’âge de la plantation n’est pas le principal critère pour déterminer le moment le plus propice. D’autres facteurs doivent être pris en compte, comme la densité de la plantation, l’essence des arbres et la fertilité du sol. La proportion de feuillage vivant est aussi un bon indice. Lorsqu’il ne reste que 50 % de la hauteur de l’arbre en cime vivante, il est probablement temps d’effectuer une éclaircie.

L’objectif de production est également un facteur dont on doit tenir compte. Plus on vise la production de gros diamètres, plus la première éclaircie devra être hâtive. Le meilleur moment pour l’éclaircie n’est donc pas lié à un âge donné, mais au degré de compétition et aux objectifs de production. La surface terrière est généralement le paramètre utilisé pour déterminer le moment d’éclaircir la plantation. Lorsque la plantation atteint des valeurs comprises entre 25 et 35 m2/ha, il est temps de pratiquer une éclaircie. Consultez votre conseiller forestier pour savoir comment procéder à cette évaluation.

L'intensité et le choix des arbres à couper

Un peuplement plus dense nécessite de couper davantage d’arbres. En revanche, il faut s’assurer de ne pas toucher aux plus beaux. À la première éclaircie, une coupe de 40 à 50 % des tiges est très réaliste dans les plantations denses, tandis que pour les éclaircies subséquentes et les peuplements âgés, elle doit être de plus faible intensité. Pour les plantations d’épinettes, par exemple, on peut suggérer une règle simple qui consiste à laisser environ 1 200 tiges par hectare à la première éclaircie, et au minimum 700 tiges après la deuxième.

IMPORTANT

Les plantations de pins rouges doivent être éclaircies en hiver, généralement entre le 15 décembre et le 15 mai, pour éviter la propagation de la maladie du rond. Sinon, on devra traiter les souches fraîchement coupées avec des produits spécifiques pour éviter que la maladie n’y pénètre.

Note : Ce texte a été inspiré par une série d’articles de Guy Prégent, chercheur à la Direction de la recherche forestière du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, publiée dans la revue Le Progrès forestier.

Article paru dans le Forêts de chez nous de mai 2015.

Bien élaguer, pour une valeur ajoutée

Le travail d’élagage est un art, et les producteurs de bois ont tout intérêt à le maîtriser en sachant quand et comment exécuter le travail et en utilisant des outils appropriés et de qualité.

L’ingénieur forestier Patrick Lupien, du Syndicat des producteurs de bois de la Mauricie, coauteur du Guide sylvicole du Québec (tome 2), a plusieurs fois constaté que la méconnaissance et les erreurs peuvent être coûteuses pour les producteurs forestiers. « Un jour, un producteur a voulu me montrer le travail qu’il avait effectué sur sa plantation. J’ai convenu qu’il avait beaucoup travaillé, mais qu’il avait complètement manqué son coup et compromis la rentabilité de sa plantation en n’effectuant pas les bonnes opérations », raconte M. Lupien.

L’élagage consiste à couper les branches mortes ou vivantes dans la partie inférieure de la tige d’un arbre afin de réduire la formation de noeuds dans la production de bois d’oeuvre de qualité pour le sciage ou le déroulage.

La taille de formation, pratiquée dans la partie supérieure de l’arbre, est effectuée de deux à trois ans après la plantation, pour corriger les malformations en supprimant les branches qui déforment le tronc : fourches ou branches latérales qui concurrencent la cime. L’opération permet d’assurer la rectitude de la bille et de faciliter l’élongation de la tige, en somme de lui garantir une structure solide.

Faire une bonne coupe pour des branches de 3 cm et moins

De la bonne façon et au bon moment

La première intervention d’élagage à proprement parler devrait être réalisée au plus de cinq à sept ans après la plantation.

Ce premier élagage sera suivi d’un ou de deux autres au cours de la croissance de l’arbre. Ces interventions hâtives sont moins laborieuses, moins coûteuses et réduisent le risque d’infection du bois par des champignons de pourriture.

« Pour produire du bois de qualité, on doit viser une hauteur d’élagage d’au moins 10 à 16 pieds (3 à 4,9 mètres). L’élagage permettra de réduire la quantité de noeuds, assurant ainsi une plus grande valeur au bois », explique M. Lupien.

Le producteur qui effectue lui-même ses travaux devra respecter quelques règles pour ne pas nuire à la croissance de ses arbres. Avant de procéder, il est recommandé de bien s’informer en lisant les fiches explicatives ou en suivant les formations. Le producteur trouvera ces informations sur le site foretprivee.ca.

Il lui faudra éviter de réaliser l’opération lors de périodes de grands froids ou de grandes chaleurs et, bien sûr, durant la période de montée de la sève. Les mois de mai et juin demeurent le moment idéal pour la coupe de branches de faible diamètre de 2,5 cm et moins. La croissance de l’arbre pendant l’été permettra de refermer les plaies.

Le producteur devra aussi se garder de prélever plus de 30 % de branches pour éviter de nuire à la croissance de l’arbre en raison de la réduction du feuillage permettant la photosynthèse.

Pour une cicatrisation rapide, la coupe doit être effectuée à un angle qui respecte la limite de l’arête et du collet situés à l’assise de la branche et, bien sûr, sans endommager l’écorce.

Pour les branches les plus grosses, de 4 cm et plus de diamètre, une coupe d’allègement doit être faite à 30 cm du tronc pour éviter les déchirures de l’écorce du tronc.

Pour effectuer ce travail, il est fortement recommandé d’utiliser des outils bien affûtés et de les désinfecter avec de l’alcool à 70 % lorsqu’on coupe une branche contaminée ou entre chaque arbre pour éviter de propager des maladies.

Les bons outils

Pour que le travail soit exécuté efficacement et de façon sécuritaire, il importe aussi d’utiliser les bons outils et de l’équipement de qualité. Il existe plusieurs marques dont la qualité est variable. Les experts recommandent de se fier aux marques renommées offrant des outils faits en acier et munis de poignées de qualité.

Dans son coffre à outils idéal, pour faire ses travaux d’élagage, le producteur devrait retrouver l’équipement suivant :

Le sécateur (environ 40 $) est adapté à la main de l'utilisateur. Les modèles à poignées de métal avec enduit en PVC sont conseillés. Pour l'entretien, il est recommandé d'affûter la partie bombée de la lame et de nettoyer les pièces métalliques avec un chiffon imbibé d'un mélange pour tronçonneuse afin de prévenir la rouille. Il faut éviter les sécateurs avec système de type lame sur enclume.
Le sécateur (environ 40 $) est adapté à la main de l'utilisateur. Les modèles à poignées de métal avec enduit en PVC sont conseillés. Pour l'entretien, il est recommandé d'affûter la partie bombée de la lame et de nettoyer les pièces métalliques avec un chiffon imbibé d'un mélange pour tronçonneuse afin de prévenir la rouille. Il faut éviter les sécateurs avec système de type lame sur enclume.
L'ébrancheur (environ 50 $) est utile pour les branches d'un diamètre de 2 à 4 cm. Il faut opter pour les modèles à lame et contre-lame dentées pour éviter l'écrasement de la base des branches. Les modèles avec système de démultiplication sont plus efficaces, bien qu'ils soient sujets à devenir vite fragiles. Là encore, on doit éviter d'utiliser les outils avec système de type lame sur enclume.
L'ébrancheur (environ 50 $) est utile pour les branches d'un diamètre de 2 à 4 cm. Il faut opter pour les modèles à lame et contre-lame dentées pour éviter l'écrasement de la base des branches. Les modèles avec système de démultiplication sont plus efficaces, bien qu'ils soient sujets à devenir vite fragiles. Là encore, on doit éviter d'utiliser les outils avec système de type lame sur enclume.
L'échenilloir (environ 160 $) est très utile, mais si la perche d'aluminium est résistante, elle est également lourde et froide. Les tiges en fibre de verre sont plus légères et inaltérables. Il faut préférer celles d'une longueur inférieure à 2 m. L'échenilloir doit être de bonne qualité et muni de poulies qui réduisent l'effort de tirage de la corde. Quant à cette dernière, elle doit être robuste et de la bonne grosseur. Selon qu'il soit à double ou a tripe démultiplication, l'échenilloir permet de couper des branches de 3 à 4,5 cm.
La scie à élaguer (environ 40 $) permet de supprimer les branches au diamètre important ou à l'angle d'insertion trop aigu. La coupe moins franche engendre des plaies plus larges, provoquant une cicatrisation plus lente. Il faut privilégier les modèles à lame étroite et courbée, plus maniables entre les branches. Le lissage de la lame se fait à la toile d'émeri et l'affûtage à l'étau.
La tronçonneuse perche (ou élagueuse sur perche) (environ 1000 $) facilite grandement le travail d'élagage en permettant de couper des branches de bonne dimension en hauteur tout en demeurant au sol. Il s'agit d'une petite tronçonneuse placée à l'extrémité d'une perche de plus de 2 m (pouvant même dépasser 3 m). Si le moteur est placé en bas, près des mains de l'opérateur, on parlera plutôt d'une perche élagueuse. Évidemment, dans ce dernier cas, le poids est moindre à l'extrémité, ce qui peut faciliter l'utilisation, mais la puissance risque d'être réduite en raison de la présence d'un arbre d'entraînement reliant le moteur à la scie.
La tronçonneuse perche (ou élagueuse sur perche) (environ 1000 $) facilite grandement le travail d'élagage en permettant de couper des branches de bonne dimension en hauteur tout en demeurant au sol. Il s'agit d'une petite tronçonneuse placée à l'extrémité d'une perche de plus de 2 m (pouvant même dépasser 3 m). Si le moteur est placé en bas, près des mains de l'opérateur, on parlera plutôt d'une perche élagueuse. Évidemment, dans ce dernier cas, le poids est moindre à l'extrémité, ce qui peut faciliter l'utilisation, mais la puissance risque d'être réduite en raison de la présence d'un arbre d'entraînement reliant le moteur à la scie.

Article paru dans la revue Forêts de chez nous, édition mai 2017.

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