Se pratiquant parfois dans des environnements hostiles et sous des températures instables, la chasse est un sport qui exige de ses adeptes de la patience et de la persévérance.
Dans ce contexte, il importe que le chasseur accorde de l’importance non seulement au choix et à l’entretien de son arme à feu, de son arc ou de son arbalète, mais aussi au soin des autres équipements et accessoires qui contribueront au succès de son expédition. Forêts de chez nous est allé solliciter les conseils de chasseurs chevronnés et de spécialistes pour savoir quels sont les articles incontournables à apporter lors d’une sortie en forêt (les prix sont à titre indicatif seulement et peuvent différer d’un magasin à l’autre).
Plateformes, abris et miradors
Que ce soit perché au sommet d’un arbre dans un mirador, sur une plateforme, ou au sol dissimulé dans un abri, le chasseur qui a appâté ses proies sur un territoire durant les mois précédant la saison de chasse appréciera le côté pratique de ces équipements et la qualité des matériaux qui sont désormais utilisés dans leur fabrication. « Pour un mirador, je suggère un deux places, avance Claude Villemure, propriétaire de la boutique Pronature Villemure Chasse et Pêche à Shawinigan. Le deuxième siège sert à mettre ton sac à dos et tout le reste. Il y a plus d’espace et tu es plus confortable. »
Dans le cas d’un abri au sol, il en existe plusieurs modèles, mais tous ou presque peuvent être installés en moins de 30 secondes, grâce à leur armature incorporée aux matériaux. Conseiller chez Ecotone à Trois-Rivières, Patrick Tousignant préfère toutefois ceux qui sont dégagés en hauteur et qui permettent ainsi de se tenir debout au lieu d’être assis ou recroquevillé en permanence.
Sièges, chaises et coussins
Le chasseur qui guette des heures durant sa proie a tout intérêt à s’équiper d’une chaise pliante ou de coussins confortables pour conserver de bons souvenirs de son expédition. Certains de ceux qui se déplacent en forêt ont adopté le coussin de deux pouces d’épaisseur qu’on attache à l’arrière avec la ceinture du pantalon. « Ce n’est pas dérangeant et c’est plus pratique que de le sortir de son sac à dos et de l’y remettre chaque fois », affirme René Pronovost, un chasseur de Shawinigan, en Mauricie.
Gants et mitaines
Le choix des gants se fait beaucoup en fonction de la saison et du type de chasse pratiqué. Le chasseur à l’arc ou à l’arbalète recouvrira ses mains de gants simples, mais pour la chasse au chevreuil plus tard à l’automne, le choix de gants doublés est plus approprié. Il faut néanmoins s’assurer de pouvoir glisser facilement son doigt pour activer la détente de l’arme à feu.
Pour les chasseurs qui utilisent leur téléphone intelligent afin de se guider en forêt, certains manufacturiers ont ajouté une petite surface caoutchoutée au bout des doigts visant à activer l’écran tactile du cellulaire sans enlever ses gants.
Chandails, manteaux et vestes de sécurité
Toute une gamme de manteaux et de chandails adaptés à la chasse sont offerts sur le marché. Depuis quelques saisons, de nouveaux imprimés inspirés d’uniformes conçus par l’armée sont apparus. Ils se confondent mieux avec l’environnement forestier que les traditionnels habits aux couleurs de feuillage que les proies arrivent parfois à distinguer.
Il existe aussi plusieurs modèles de vestes de sécurité, des plus simples aux plus sophistiqués, comme les gibecières munies de plusieurs ouvertures permettant de ranger son permis, ses munitions, sa lampe et même ses perdrix ou ses lièvres. Rappelons que la veste de sécurité est obligatoire dès qu’on chasse avec une arme à feu, mais qu’elle est facultative dans le cas de la chasse à l’arc ou à l’arbalète.
Combinaisons et pantalons
Les sous-vêtements sont des accessoires importants en période de chasse automnale. Des ensembles en polyester sont proposés à une quarantaine de dollars, mais pour un peu plus du double, on peut obtenir un pantalon 50 % polyester et 50 % laine de mérinos. « Quand tu vas à la chasse, tu ne sais jamais ce qui peut t’arriver, souligne Mario Boulianne, un chasseur de La Tuque, en Haute-Mauricie. Tu peux te perdre ou te blesser. Il faut toujours te préparer au cas où tu devrais passer deux jours ou même une semaine dans le bois. »
Bottes, chaussures et chaussettes
En raison des changements climatiques, les températures automnales sont plus élevées qu’avant lorsque la chasse au gros gibier débute. Le choix de ce qu’on porte aux pieds revêt donc beaucoup d’importance. « Chasser l’orignal à 24 °C avec des bottes doublées pour l’hiver, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux », explique Patrick Tousignant, d’Ecotone. Ce type de bottes sera plus approprié plus tard dans la saison.
Par ailleurs, selon le type de chasse qu’on pratique, on optera pour des bottes plus légères si on se déplace régulièrement, ou plus lourdes et plus chaudes si on demeure de longues heures dans une cache, par exemple.
Dans tous les cas, il faut s’assurer d’avoir des chaussures qui sont imperméables, mais qui permettent à l’humidité de s’évacuer. « Quand tu marches de longues heures avec des bottes mouillées, tu termines la journée les pieds pleins d’ampoules », raconte Mario Boulianne. Claude Villemure suggère aussi de prêter attention aux semelles. « Un chasseur qui sort souvent devrait opter pour des semelles cousues plutôt que collées parce qu’à la longue, elles vont se décoller. »
Couteaux et outils
Tout bon chasseur devrait minimalement partir avec deux couteaux : un couteau de chasse et un deuxième pour éviscérer. Il en existe des centaines de variétés sur le marché. Les couteaux dotés d’une poignée en bois ont plus de cachet que ceux munis d’un manche en matériel synthétique, mais ils sont plus fragiles. « Si le manche a une petite fissure et que l’humidité entre, ça peut finir par craquer », avertit Claude Villemure.
Les chasseurs expérimentés vont également transporter une hachette ou une petite scie pliante pour tailler du bois en cas de besoin. « J’ai toujours une pierre à feu et une dizaine de briquettes que j’ai fait tremper dans l’alcool de bois. Avec quelques branches de sapin, j’allume un feu en 30 secondes », raconte Mario Boulianne, qui chasse depuis plus de 40 ans. Le Latuquois suggère aussi d’apporter un fil de pêche avec des hameçons. « Si tu te perds et que tu es mal pris, des vers de terre, ça se trouve partout. »
La sécurité avant tout
Accompagnant son père dans ses expéditions depuis l’âge de trois ans, Carolane Morel-Lemire a toujours la piqûre vingt ans plus tard. Par-dessus tout, la résidente de Terrebonne apprécie chasser à l’arbalète. Comme ce type d’arme exige du chasseur de bien évaluer la distance avec sa cible, la jeune femme s’est équipée d’un range finder ou télémètre en français.
Lorsqu’elle part à la chasse, Carolane Morel-Lemire avoue insister sur sa sécurité. « Je suis craintive un peu de nature, alors j’apporte beaucoup d’outils de sécurité en double comme des lampes de poche par exemple », raconte celle qui travaille comme paramédic dans la vie de tous les jours.
La jeune femme de 23 ans s’est aussi fabriqué une toilette portative qu’elle transporte toujours dans ses parties de chasse. Pour le reste, son sac à dos contient relativement les mêmes outils que celui de son père. « Les boutiques offrent maintenant des vêtements de camouflage pour femmes avec des teintes de rose, mais pour le reste, on part avec les mêmes accessoires que les hommes », conclut-elle.
René ne part jamais sans...
- de bons vêtements;
- de bonnes bottes de chasse imperméables;
- un dossard s’il chasse à l’arme à feu;
- des gants chauds;
- un sac à dos contenant une bouteille d’eau et quelques grignotines (amandes et chocolat);
- un couteau à éviscérer, deux couteaux de chasse, une petite scie pliante et des gants en latex pour l’éviscération;
- une cache en hauteur ou une petite tente à montage rapide avec chaise confortable s’il chasse sur un territoire précis;
- une trousse de sécurité;
- un GPS s’il se déplace sur une bonne distance;
- l’envie de laisser la nature telle qu’elle était avant son passage.
Article paru dans la revue Forêts de chez nous, édition septembre 2019