Portrait économique des activités sylvicoles et de la transformation du bois des forêts privées en 2021
Annuellement, des dizaines de milliers de propriétaires forestiers contribuent à générer une activité économique structurante pour les communautés rurales par la mise en valeur des potentiels sylvicoles de leurs lots boisés. En premier lieu, la sylviculture des forêts privées nécessite une panoplie de services d’aménagement forestier pour accompagner les propriétaires dans la planification, la réalisation des travaux sylvicoles et la commercialisation du bois. En second lieu, le bois récolté, puis transformé par l’industrie forestière, est essentiel à la fabrication de nombreux produits forestiers.
Bien que les informations portant sur les emplois et sur l’activité de l’industrie forestière sont connues, les données associées aux activités sylvicoles sur le territoire privé doivent faire l’objet d’un recensement spécifique. Un premier recensement avait été réalisé pour l’année 2012, puis un deuxième pour l’année 2018. Cette nouvelle version du portrait économique pour l’année 2021 extrapole les résultats des recensements précédents afin d’évaluer les données à ce jour.
Cette étude réalisée par la FPFQ décrit le chiffre d’affaires et les emplois liés aux activités sylvicoles et à la transformation du bois des forêts privées en 2021 pour chaque maillon de la filière en considérant le soutien gouvernemental accordé. Les activités décrites dans cette étude ne tiennent pas compte des autres activités économiques se déroulant en forêt privée, comme l’acériculture, la chasse ou la villégiature. Les biens et services environnementaux générés par les forêts privées sont également exclus.
Résultats
Les activités sylvicoles et la transformation du bois des forêts privées ont créé un peu plus de 24 300 emplois au Québec et généré un chiffre d’affaires de 4,7 G$ en 2021. Les emplois incluent les propriétaires de boisés qui ont obtenu un paiement pour la récolte de bois, les professionnels et les techniciens forestiers qui les accompagnent, les entrepreneurs forestiers, les ouvriers sylvicoles, les camionneurs et la portion des travailleurs en usine pour la transformation du bois de la forêt privée.
En raison du caractère saisonnier du travail sylvicole et du partage des ressources avec les opérations dans les forêts publiques, ces emplois directs représentent une équivalence de 13 100 emplois à temps complet pour les travaux en forêt privée et la transformation du bois qui y est récolté.
Les activités de transformation du bois comptent pour une part considérable de ces résultats et en omettant celles-ci, les activités sylvicoles seules ont créé près de 15 000 emplois et généré un chiffre d’affaires de 648 M$. Des mesures de soutien gouvernemental sont incluses à la gestion des programmes d’aide et à l’aménagement forestier à hauteur de 70 M$. Il est à noter que les travaux ne tiennent pas compte des effets économiques indirects liés aux dépenses en investissements, aux revenus gouvernementaux ou aux exportations par exemple. Le tableau suivant présente le portrait économique de chacun des maillons de la filière découlant de l’activité sylvicole exécutée en forêt privée.
Une augmentation de la productivité entre 2012 et 2021
La comparaison des emplois et du chiffre d’affaires liés aux activités sylvicoles et à la transformation du bois des forêts privées, entre 2012 et 2021, est positive pour le chiffre d’affaires, mais négative pour les emplois. Durant cette période, les données montrent une augmentation des heures travaillées et une hausse de la productivité pour mettre en valeur les potentiels sylvicoles des forêts privées. Chaque emploi a généré un chiffre d’affaires plus élevé en 2021.
Cette situation s’explique notamment par l’accroissement de l’envergure des chantiers et de la mécanisation des activités de récolte ayant permis d’atteindre un volume moyen de récolte par propriétaire plus élevé. Il en résulte vraisemblablement des chantiers de remise en production de plus grande superficie.
Le potentiel inexploité de la forêt privée
Les boisés privés détiennent un potentiel annuel de récolte de 16,7 Mm3 de bois selon les plus récents calculs de possibilité forestière. Au cours de l’année 2021, la récolte n’a été que de 8,4 Mm3 en incluant la récolte de bois de chauffage, soit 50 % du potentiel de récolte. Toutefois, considérant l’historique de production, les ressources disponibles et les dernières estimations pour la période de référence, on peut évaluer que la forêt privée pourrait raisonnablement fournir un total de 10,6 Mm3 de bois, soit une augmentation de 2,2 Mm3 pour le marché des produits forestiers.
Potentiel inexploité de la forêt privée sans la transformation du bois
À partir du portrait économique et du prix du bois établi pour l’année de référence 2021, l’augmentation de la production de bois de la forêt privée québécoise de 2,2 Mm3 pourrait générer un chiffre d’affaires supplémentaire de 152 M$, pour un total de 800 M$ pour les activités en forêt avant la transformation du bois. Cette augmentation permettrait de faire progresser le nombre d’emplois en équivalent à temps complet de 13 100 à 16 900 en utilisant davantage le potentiel sylvicole des boisés privés.