Projet de régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral
Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a annoncé le début d’une consultation publique relativement au projet de régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral. Il s’agit ici d’un règlement provincial d’application municipale.
Tel que présenté, le principal impact de ce règlement pour les producteurs forestiers serait l’obligation d’obtenir un permis municipal pour les travaux d’entretien, de réfection et de construction de chemins et traverses de cours d’eau réalisés en littoral, en rive ou en zone inondable de récurrence 0 à 20 ans et de 0 à 100 ans. Ceci inclut aussi tous les types de traverses pour les cours d’eau temporaires et intermittents.
L’obtention du permis serait conditionnelle au dépôt d’informations techniques, comme la délimitation des milieux hydriques sur le lot visé et la mesure des superficies affectées par l’activité. Le coût des permis serait fixé par les municipalités. Toutefois, les amendes prévues par le MELCC sont de l’ordre de 2 500 $ à 1,5 M$ advenant une infraction ou si le permis n’a pas été obtenu avant le début des travaux.
Évidemment, la FPFQ s’inquiète face à l’instauration de ce régime d’autorisation municipale et souhaite que l’ensemble des activités d’aménagement forestier soit soustrait de cette obligation. Six raisons motivent cette contestation :
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1
Cela constitue un alourdissement réglementaire et administratif puisque la construction de chemins et de traverses de cours d’eau est une activité essentielle à la sylviculture et la récolte de bois. Notons que même les traverses de cours d’eau temporaires devraient faire l’objet d’une demande de permis.
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2
Les activités forestières posent un risque négligeable d’altérer les fonctions écologiques des milieux humides et hydriques, comme en font foi les exemptions dont elles bénéficient déjà selon la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) et ses autres règlements. C’est entre autres parce que les activités forestières ne provoquent pas la perte de milieux humides et hydriques, puisqu’elles les perturbent temporairement, mais protègent la vocation forestière.
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3
Ce nouveau règlement multiplie les amendes pour une même infraction puisqu’un propriétaire qui ne respecte pas les conditions de réalisation d’une infrastructure pourrait être passible d’une amende en vertu du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFIE), du Règlement sur les activités dans des milieux humides, hydriques et sensibles (RAMHHS), de la LQE en sus de celui sur le régime transitoire. Cette suite illogique d’amendes est totalement démesurée par rapport au risque négligeable de l’activité.
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4
L’expérience de la gestion et de l’application des règlements sur l’abattage d’arbres et la protection du couvert forestier démontre l’inégalité d’application réglementaire par les municipalités au détriment des producteurs forestiers de certaines municipalités.
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5
La multiplication des demandes de permis municipaux provoquera une augmentation des coûts de production de bois en raison du coût des permis et de l’implication de professionnels. Cela se traduira par une diminution de la rentabilité des activités forestières, puis leur abandon par des producteurs forestiers. Il est inacceptable qu’il n’y ait aucune balise sur le coût des permis, car certaines municipalités optent déjà pour une structure de coût prohibitif pour l’obtention de permis afin de limiter les travaux d’aménagement forestier.
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6
Les demandes de permis nécessiteront un recours systématique aux professionnels en raison des informations techniques requises, notamment la délimitation des milieux hydriques sur le lot visé et les superficies affectées par l’activité. La centaine de conseillers forestiers du Québec peineront à subvenir aux besoins des dizaines de milliers de producteurs forestiers qui effectuent des travaux chaque année.
La FPFQ sensibilisera les autorités ministérielles face à cette accumulation réglementaire qui, encore une fois, accroîtra l’incohérence entre les politiques de soutien à la production de bois et le régime d’aménagement des forêts privées (consultez notre infolettre sur la Stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des territoires qui dépeint cet enjeu). Au contraire, ce projet de règlement pourrait constituer une occasion intéressante pour accroître cette cohérence en proposant :
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1
l’uniformisation de la largeur et des modalités d’intervention de l’ensemble des bandes riveraines de la province au regard des activités forestières afin de corriger les aberrations adoptées par un nombre croissant de municipalités;
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2
l’utilisation du concept de la limite supérieure de la berge plutôt que celui de la ligne des hautes eaux lors de l’installation de traverses de cours d’eau et lors de la délimitation de la bande riveraine afin d’éviter les problématiques d’interprétation. C’est présentement ce principe qui est appliqué en forêt publique et qui est recommandé par Pêches et Océans Canada pour la protection de l’habitat du poisson;
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3
l’application des mêmes modalités d’intervention pour les cours d’eau intermittents qu’en forêt publique, soit de conserver une bande riveraine de 6 mètres où le passage de machinerie et la perturbation du sol sont interdits, mais où on conserve la possibilité de récolter 100 % des arbres;
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4
la permission d’entretenir des boisés situés dans la plaine inondable de 0 à 2 ans afin de maintenir des écosystèmes forestiers riverains dynamiques, éviter le vieillissement des peuplements forestiers et ainsi prévenir les embâcles dans les cours d’eau causés par l’accumulation de débris forestiers.
La FPFQ constate une multiplication de l’encadrement réglementaire du secteur forestier en forêt privée. Si l’on désire y maintenir une activité forestière dynamique, il est urgent de s’attarder à cette situation qui risque de se détériorer à très court terme. La FPFQ redoublera d’efforts pour obtenir une meilleure cohérence de l’action gouvernementale concernant la production forestière en forêt privée.
Lancement de la bourse commémorative Peter-deMarsh
M. Peter deMarsh a travaillé toute sa vie à convaincre des dizaines de millions de propriétaires forestiers à travers la planète d’agir collectivement au sein d’organisations régionales, nationales et internationales afin de mieux défendre leurs intérêts. Il a cofondé la Fédération canadienne des propriétaires de boisés en 1989 et a participé activement à la création de l’Alliance internationale pour la foresterie familiale en 2002 pour porter la voix des propriétaires forestiers au sein des forums internationaux. Le 10 mars 2019, il est décédé dans un terrible écrasement d’avion en Éthiopie alors qu’il était à la présidence de ces deux organisations.
Afin d’honorer la mémoire de M. deMarsh, la Fédération canadienne des propriétaires forestiers (FCPF) a créé une bourse commémorative qui sera remise annuellement à un étudiant engagé dans un projet de maîtrise ou de doctorat portant sur les propriétaires forestiers, et à un représentant d’un organisme de propriétaires forestiers souhaitant participer à une conférence internationale sur l’environnement.
Une première bourse de 10 000 $ sera remise à un étudiant canadien ou étranger en voie de terminer ses travaux de maîtrise ou de doctorat dans une université canadienne. Le projet de recherche devra s’intéresser aux rôles des propriétaires de boisés ou des associations de propriétaires de boisés dans la résolution d’enjeux sociaux, économiques ou environnementaux. Une deuxième bourse pouvant totaliser 3 000 $ pourra également être remise pour aider des représentants d’organismes de propriétaires forestiers canadiens ou étrangers à participer à des conférences internationales portant sur des enjeux interpellant les propriétaires forestiers.
Les règles d’attribution de ces bourses sont disponibles sur le site de la FCPF.
Assemblées générales annuelles des syndicats et offices de producteurs de bois
Exceptionnellement cette année, la majorité des assemblées régionales pour les producteurs forestiers auront lieu en août et septembre. Nous vous invitons à y assister en grand nombre pour connaître les derniers développements touchant les marchés du bois, comprendre l’impact des décisions du MFFP sur vos activités, élire vos représentants et exprimer vos besoins. Pour connaître l’heure et le lieu exact, consultez le journal de votre syndicat ou office, ou communiquez directement avec celui-ci.
Région | Date | Lieu | Détails et inscription |
Abitibi-Témiscamingue | 17 juin 2021 | Vidéoconférence | Événement passé |
Bas-Saint-Laurent | 22 septembre 2021 | Vidéoconférence | spfbsl@upa.qc.ca |
Beauce | 27 avril 2021 | Vidéoconférence | Événement passé |
Centre-du-Québec | 30 août 2021 | À déterminer | spb@spbois.qc.ca |
Côte-du-Sud | 21 septembre 2021 | Saint-Jean-Port-Joli | spbcs@globetrotter.net |
Gaspésie | 25 août 2021 | New Richmond | spbg@upa.qc.ca |
Gatineau | 31 août 2021 | Bois-Franc | opbgsec@bellnet.ca |
Laurentides et Outaouais | 4 août 2021 | Mont-Laurier | info@apflo.ca |
Mauricie | 31 août 2021 | À déterminer | spb@spbois.qc.ca |
Pontiac | 31 août 2021 | Shawville | opdbp@lino.com |
Région de Québec | 27 avril 2021 | Vidéoconférence | Événement passé |
Saguenay-Lac-Saint-Jean | À déterminer | À déterminer | syndicat.bois@spbsaglac.qc.ca |
Sud du Québec | 26 août 2021 | Vidéoconférence | spbestrie.qc.ca/evenements/aga-2020-2021/ |