La maladie corticales du hêtre survient lorsque les spores des champignons s’introduisent par des blessures faites à l’écorce, entre autres celles causées par la cochenille du hêtre, un insecte exotique. Cet insecte suceur crée des milliers de microblessures dans l’écorce afin de se nourrir. Une substance produite par la cochenille empêcherait la cicatrisation des blessures. Les spores des champignons pathogènes peuvent y germer, et ce, sans réaction immédiate de l’arbre .

Le processus de dégradation du bois de hêtre est assez rapide, mais il diffère légèrement selon la source du problème. Le bois de hêtre est très sensible à la carie de l’aubier et du cœur, quelle que soit l’origine de l’infection. La vitesse de dégradation du bois chez les individus atteint de cette maladie varie selon leur diamètre : les plus gros sont plus résistants que ceux de 30 cm ou moins de diamètre qui, eux, cassent les premiers, souvent avant même de mourir sur pied.

Il n’existe pas de solution efficace pour réduire les sources de propagation ni de moyens directs pour maîtriser les populations de cochenilles qui aide à transmettre la maladie. Cependant, certaines interventions contribuent à réduire la vulnérabilité des peuplements et de travailler sur la régénération en essences feuillues recherchées. Le hêtre demeure exploitable dans la mesure où les tiges renferment du bois d’œuvre ou du bois destiné aux pâtes et papiers.

Avant de procéder à des interventions sylvicoles en vue de minimiser l’impact de la maladie corticale du hêtre dans un peuplement divers facteurs doivent être analysés. En effet, outre l’âge, la taille et la vigueur des arbres, il faut tenir compte de la composition du peuplement et de la densité en arbres (McCullough et al. 2005). L’état de santé du peuplement devrait d’abord être bien examiné. Des interventions ne devraient être envisagées que lorsque la condition du peuplement le requiert. Le but de toute manipulation devrait être d’obtenir un meilleur état de santé général du peuplement (Burns and Houston 1987). Les hêtres sains avec peu ou sans cochenilles devraient être identifiés et protégés (Heyd 2004). Ces arbres sains auront le plus souvent une écorce lisse exempte de d’irrégularités et de crevasses (Burns and Houston 1987). Une fois ces arbres identifiés, ils doivent être protégés en laissant des arbres protecteurs autour d’eux qui limiteront l’exposition aux agents de stress (Farrar and Ostrofsky 2006). Une fois que la maladie est passée et que le site est stabilisé, une régénération naturelle s’installera, cependant la plantation d’arbres peut être nécessaire si la forêt a été considérablement atteinte et que l’on veut favoriser une plus grande diversité d’arbres dans le site. (Sources : Service canadien des forêts, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs).

Crédit photo: Ressources naturelles Canada