Il est possible de se préparer à la venue de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Voici quelques conseils et références utiles pour les propriétaires de boisés :

1. Consultez la carte interactive pour suivre l’évolution de l’épidémie 

Vous pouvez visualiser l’épidémie et vérifier si un peuplement forestier vulnérable à l’insecte est présent dans un boisé en consultant la carte interactive du gouvernement du Québec Forêt ouverte. Dans le menu, il s’agit de sélectionner « Cartes prédéfinies » et de choisir « Tordeuse des bourgeons de  l’épinette ». Pour faire afficher ou enlever une couche d’informations sur la carte, il faut cliquer sur l’œil à droite du titre de cette couche. En entrant l’adresse civique de la propriété, il est possible d’évaluer la situation du boisé par rapport à l’épidémie en cours. 

2. Évaluer la vulnérabilité de votre boisé

La vulnérabilité est la probabilité que les arbres meurent après plusieurs années de défoliation grave. Les essences les plus à risque de mortalité sont le sapin baumier, l’épinette blanche, l’épinette de Norvège, et à un degré moindre, l’épinette rouge et l’épinette noire.

De plus, le risque de mortalité est augmenté si les arbres sont matures, s’ils ont peu de feuillage étant donné la densité de la forêt ou s’ils sont établis sur des sites peu productifs, par exemple un sol trop sec ou trop humide.

Ainsi, une sapinière mature, dense, sur un site humide aura plus de probabilités de mourir à la suite des attaques répétées de l’insecte.

Si le sapin, particulièrement le sapin âgé, occupe une place importante dans votre boisé, vous devez être encore plus vigilant.

Ordre décroissant des arbres vulnérables à la tordeuse

3. Contactez un conseiller forestier pour obtenir un soutien professionnel

Il existe une centaine de conseillers forestiers œuvrant dans toutes les régions du Québec. Ces conseillers œuvrent au sein de firmes d’ingénieurs forestiers, de coopératives forestières, de groupements forestiers ou d’un syndicat ou office de producteurs forestiers. Ces experts pourront vous aider dans votre travail pour diminuer les impacts potentiels de l’insecte sur votre boisé. Si vous cherchez un conseiller forestier pour votre région, consultez la section Je cherche un expert.

4. Faites faire un plan d’aménagement forestier

Un plan d’aménagement forestier vous informera sur la composition forestière de vos lots boisés, ce qui facilitera l’identification des peuplements vulnérables à l’insecte. Vous aurez ainsi des conseils professionnels spécifiques à la situation de votre boisé. Pour être valide, un plan d’aménagement forestier doit être réalisé par un conseiller forestier.

Le plan d’aménagement forestier vous permettra de vous inscrire comme producteur forestier. Les aides et services destinés aux propriétaires de boisés visent principalement les producteurs forestiers enregistrés. Si vous détenez un boisé d’une superficie de 4 ha et plus, vous êtes admissible à devenir producteur forestier.

5. Diminuez la vulnérabilité de votre boisé par des travaux sylvicoles appropriés

La récolte des sapinières et pessières blanches matures avant l’arrivée de l’épidémie est le meilleur moyen d’éviter les pertes de bois. Cette récolte hâtive permet de favoriser l’établissement de jeunes peuplements plus diversifiés et donc plus résistants aux attaques de l’insecte.

Les autres travaux sylvicoles préventifs consistent à diminuer la présence de sapins et à modifier la composition du peuplement pour favoriser la présence d’essences moins vulnérables à l’insecte.

Important. Les propriétaires auront un certain temps pour agir avant de perdre leur bois puisque quatre années rapprochées de défoliation grave sont nécessaires avant que les premiers arbres d’un peuplement forestier meurent. Par contre, il ne faut pas attendre à la dernière minute puisque vous aurez besoin de temps pour organiser un chantier et qu’il faut considérer la disponibilité des entrepreneurs forestiers.

Crédit photo: MFFP

6. Informez-vous des marchés disponibles pour vendre votre bois

Le syndicat ou l’office de producteurs forestiers de votre région est la principale source d’information pour les marchés disponibles et les prix offerts par les usines. Pour trouver les coordonnées du bureau régional, consultez la section J’accède à ma région.

Également, le site Web prixbois.ca vous permettra de faire des recherches par produit et de connaître la valeur de votre bois une fois empilé au bord d’un chemin permettant à un transporteur de venir le chercher.

Pour planifier vos récoltes, consultez la section Je vends mon bois.

Crédit photo: MFFP

Surveillez vos investissements sylvicoles. Les plantations et les peuplements forestiers ayant bénéficié d’une éclaircie sont à surveiller, peu importe l’âge afin de ne pas perdre ces investissements sylvicoles.

Ne faites plus d’éclaircie précommerciale. Si l’épidémie est imminente dans votre région, on doit cesser de pratiquer des éclaircies systématiques précommerciales dans les jeunes peuplements de sapins et d’épinettes blanches. Ces travaux augmentent le risque de mortalité des arbres en période d’épidémie.

Crédit photo: MFFP

5. Participez au programme de protection des petites forêts privées contre la tordeuse

Les boisés privés de moins de 800 hectares d’un seul tenant peuvent bénéficier d’un programme de protection par arrosage d’insecticide biologique Btk (d’autres programmes étant conçus pour les plus grands propriétaires forestiers). Cet outil de contrôle des dommages de l’insecte se limite aux peuplements forestiers vulnérables ayant bénéficié d’investissements sylvicoles comme des plantations ou des éclaircies. La mise en œuvre du programme est confiée à la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) qui travaille en collaboration avec les intervenants en forêt privée.

La responsabilité de la protection des investissements sylvicoles contre la tordeuse en forêt privée incombe également aux propriétaires et conseillers forestiers. Les superficies à protéger doivent impérativement être identifiées avant le 1er juillet de l’année précédant les arrosages. Un résumé du partage des responsabilités dans la protection des investissements sylvicoles est disponible dans la section Protection.

6. Abonnez-vous à nos outils d’information pour lire sur l’actualité forestière

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