Contrairement à la croyance populaire, l’objectif des arrosages n’est pas d’éliminer la tordeuse des bourgeons de l’épinette, mais plutôt d’en réduire les populations de façon à protéger au moins 50 % du feuillage annuel pour permettre aux arbres de survivre à l’épidémie.

Considérant les coûts pour les arrosages, seuls les peuplements ne pouvant pas être récoltés, en raison de leur jeune âge ou des marchés de bois non disponibles, devraient être protégés par arrosage.

L’insecticide biologique

Depuis 1987, l’insecticide utilisé au Québec contre l’insecte est le Bacillus thuringiensis var. kurstaki, communément appelé Btk. Cet insecticide biologique, qui n’agit que sur les larves de lépidoptères, est reconnu pour être sécuritaire pour la santé humaine et l’environnement. Lorsqu’il est ingéré en dose suffisante, le Btk paralyse l’intestin des insectes qui ne peuvent plus se nourrir et meurent quelques heures plus tard.

Le programme d’arrosage en forêt privée

Le gouvernement du Québec a mis en place un programme de protection des petites forêts privées (moins de 800 hectares d’un seul tenant) contre la tordeuse. 

Ce programme d’arrosage servira à protéger les investissements sylvicoles dans les petites forêts privées. La mise en œuvre est confiée à la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) qui travaillera en collaboration avec la cellule d’urgence GFQ-FPFQ-MRNF. Selon les balises du MRNF, les secteurs admissibles sont :

  1. les aires d’une superficie de plus de 4 hectares. La superficie minimale peut être composée de peuplements contigus même si les propriétaires sont différents;
  2. issus d’investissements sylvicoles comme des plantations et des éclaircies précommerciales et commerciales;
  3. composés principalement d’essences vulnérables à l’insecte, soit le sapin baumier, l’épinette blanche et l’épinette de Norvège;
  4. des peuplements qui ne sont pas matures à la récolte et qui sont âgés de 21 à 60 ans;
  5. des peuplements ayant été affectés sévèrement ou modérément par l’insecte pendant au moins une année;
  6. des lots boisés enregistrés au certificat de producteur forestier. À noter que si un producteur forestier a plusieurs lots, les superficies admissibles aux arrosages doivent avoir un plan d’aménagement forestier valide et être enregistrées auprès d’un bureau d’enregistrement.

 Après avoir établi l’ensemble des superficies admissibles, d’autres facteurs seront pris en compte pour considérer les limites opérationnelles pour l’épandage aérien.

Les producteurs forestiers des régions affectées par l’insecte et ayant des investissements sylvicoles à protéger doivent communiquer avec leur conseiller forestier pour s’assurer d’être identifiés au plan d’intervention de la SOPFIM.

À noter que les informations relatives aux nouvelles propriétés à inclure au programme doivent être envoyées à la SOPFIM avant le 1er juillet de l’année précédant les arrosages.

Les informations que le conseiller forestier doit transmettre à la SOPFIM sont les suivantes :

  1. nom, coordonnées et certificat de producteur forestier;
  2. localisation physique (lot, limites, numéro de cadastre, carte) et nom du conseiller responsable;
  3. composition forestière et traitement sylvicole réalisé;
  4. entente signée par le propriétaire pour les arrosages de la SOPFIM.