L’érable de Norvège (Acer platanoides) est un arbre à couronne sphérique pouvant atteindre 25 m de hauteur, souvent confondu dans l’Est du Canada avec l’érable à sucre. Il existe près d’une centaine de cultivars ornementaux dont la couleur des feuilles peut varier.

L’érable de Norvège est souvent affecté par la tache goudronneuse de l’érable causée par un champignon (Rhytisma acerinum). Au milieu de l’été, les feuilles se couvrent de taches circulaires noires de la dimension d’une pièce de 25 cents. Une infection sévère peut provoquer une chute prématurée du feuillage. Cependant, les dommages sont surtout d’ordre esthétique; ils mettent rarement en danger la vie de l’arbre.

L’Érable de Norvège a été introduit en Amérique du Nord au milieu des années 1700 comme arbre ornemental. Il pousse dans les endroits ensoleillés comme ombragés et colonise une grande variété de types de sols. Dans le sud du Québec, il s’établit facilement dans les boisés au détriment des autres espèces, en particulier des érables à sucre et des érables rouges.

Les plantules d’érable de Norvège émergent plus tôt au printemps, ont une croissance plus forte et rapide, et survivent en plus grand nombre à la saison hivernale que les plantules des autres espèces, ce qui leur procure un net avantage. Les érables de Norvège atteignent aussi plus rapidement la voûte forestière que les arbres avec lesquels ils compétitionnent pour la lumière. Contrairement à l’érable indigène, son bois n’est pas recherché pour la transformation.

La lutte contre l’érable de Norvège dans les boisés peut se faire en coupant les érables matures et en arrachant les plantules et les jeunes individus. L’opération peut être fastidieuse, et dans une bonne partie de l’Amérique du Nord, elle est confrontée à d’autres espèces exotiques envahissantes : l’alliaire officinale et les nerpruns bourdaine et cathartique. La meilleure façon de protéger la biodiversité de nos forêts est d’éviter de planter l’érable de Norvège près des milieux naturels et des boisés.

 

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