La forêt privée, appartenant à 134 000 propriétaires de boisés, est sise au cœur du territoire agricole. Au même titre que les champs et pâturages, la forêt privée doit aussi être cultivée, protégée et mise en valeur si l’on souhaite déployer tous ses attributs économiques ou environnementaux.

La grande majorité des propriétaires forestiers du Québec récoltent du bois, et beaucoup d’entre eux réalisent d’autres activités d’aménagement forestier. La mise en valeur des forêts privées grâce à la sylviculture contribue à la vitalité et au dynamisme des communautés rurales.

En milieu agricole, la sylviculture peut s’avérer complémentaire à l’agriculture puisque la culture d’arbres et la mise en valeur de la forêt privée contribuent grandement à améliorer la qualité de l’environnement. Nonobstant, la cohabitation entre les différents usages, en zone agricole et ailleurs, résulte fréquemment par une limitation pour les producteurs de réaliser des activités sylvicoles sur leurs lots boisés. En effet, la protection intégrale du paysage, la quiétude du voisinage ou bien la préservation des biens et services environnementaux rendus aux collectivités constituent autant de raisons pour limiter le droit d’usage des propriétaires forestiers.

La FPFQ est convaincue qu’il faut protéger les activités agricoles et sylvicoles avec la même rigueur que le territoire agricole. Car après tout, à quoi bon protéger ce territoire si la réglementation empêche sa mise en valeur?

Bien qu’il s’agisse d’un élément significatif au vu de la sylviculture, la réflexion ne peut se limiter à son axe réglementaire. L’accompagnement technique et le soutien financier est essentiel pour permettre aux producteurs forestiers d’enclencher des stratégies de mise en valeur dans le plus grand respect de l’environnement.

Pour y arriver, la FPFQ propose de :

  1. protéger le territoire agricole et la forêt privée;
  2. mettre en place un cadre réglementaire permettant l’aménagement et la mise en valeur du territoire agricole et de la forêt privée;
  3. encourager les activités d’aménagement forestier durables permettant de conserver le caractère productif du territoire agricole et ses écobénéfices;
  4. accroître les objectifs de financement et la prévisibilité des programmes d’aide à la mise en valeur des forêts privées afin de renseigner les producteurs forestiers sur les éléments sensibles de leurs boisés et leur permettre d’enclencher des stratégies d’aménagement forestier permettant d’assurer la résilience des forêts aux changements climatiques et protéger la biodiversité.

Fait à noter, les réflexions partagées ne se limitent pas au territoire agricole.

Mémoire déposé dans le cadre de la consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles.

Fascicule 2 : Les activités agricoles

Novembre 2023