Les forêts du Québec font face à des défis multiples et persistants. Les changements climatiques érodent sa résilience, les perturbations naturelles deviennent plus fréquentes ainsi que violentes et la crise de biodiversité s’y manifeste. Ces changements globaux affectent toutes les forêts, autant publiques que privées.
Le secteur forestier est aussi confronté à des défis, alors que la récolte de bois se bute à la volonté de protéger les écosystèmes forestiers, de préserver l’habitat du caribou forestier ou de concilier les besoins de tous les usagers de la forêt. Il doit aussi faire partie de la solution si l’on souhaite aménager la forêt de l’avenir et soutenir la production du matériau vert qu’est le bois.
Une remise en question des idées s’avère nécessaire pour résoudre ces enjeux et aménager la forêt de l’avenir : verdoyante, en santé, multifonctionnelle, productive et pérenne.
L’avenir de la production de bois nécessitera de mobiliser davantage de propriétaires forestiers à aménager leurs forêts en améliorant et en diversifiant les mesures de soutien offertes aux producteurs, puis en protégeant mieux leurs marchés afin qu’ils puissent financer des stratégies d’aménagement forestier adaptées.
L’avenir des écosystèmes forestiers passera par une sylviculture réactive aux nombreux défis que posent les changements climatiques en encourageant la recomposition des peuplements forestiers afin d’améliorer leur résistance et leur résilience.
L’avenir de la biodiversité en forêt privée dépendra de mesures de conservation logiques et adaptées au contexte de l’activité forestière en forêt privée. L’adoption de plans d’aménagement forestier bonifié des éléments sensibles et de la biodiversité et une rétribution pour services environnementaux rendus permettrait de soutenir les producteurs qui répondent aux objectifs de conservation de la biodiversité.
Pour ce faire, il faudra que les producteurs obtiennent la souplesse réglementaire nécessaire pour intervenir dans leurs forêts afin d’appliquer les stratégies d’aménagement préconisées.
La mise en application de cette vision de la forêt de l’avenir nécessitera des propriétaires forestiers mobilisés, des acteurs du secteur forestier engagés et un gouvernement suffisamment convaincu pour insérer la gestion des forêts privées au cœur du régime forestier, plutôt qu’en périphérie ou en opposition à la forêt publique. Un nouveau sommet sur la forêt privée pourrait être requis pour accomplir cette vision.
Mémoire déposé au ministère des Ressources naturelles et des Forêts dans le cadre de la Démarche de réflexion sur l’avenir de la forêt
Avril 2024