Les récriminations américaines dans le dossier du bois d’œuvre sont profondément enracinées dans l’historique commercial avec le Canada. Dès 1930, les États-Unis imposaient une taxe sur le bois d’œuvre canadien afin de limiter l’accès à leur marché. Plusieurs années plus tard, différents conflits ont éclaté à ce sujet entre les deux pays. Le dernier s’est soldé par une entente signée à la fin de 2006 dont les termes ont pris fin le 12 octobre 2015.

Dans le futur accord entre les deux pays, la Fédération des producteurs forestiers du Québec revendique une exemption pour le bois provenant des forêts privées canadiennes. La situation des 450 000 propriétaires canadiens s’apparente à celle vécue par les 10 millions de propriétaires forestiers américains. Ceux-ci tentent de maximiser leur revenu lorsqu’ils récoltent ou font récolter du bois sur leurs propriétés. Cette demande de la fédération vise davantage que l’exemption accordée dans le précédent accord aux scieries frontalières qui s’approvisionnaient exclusivement de bois des forêts privées québécoises et américaines. Cette proposition permet d’habiller équitablement tous les producteurs de bois de la province, et du Canada.

Un mécanisme devrait être inclus dans un éventuel accord pour tenir compte du pourcentage d’approvisionnements des usines canadiennes provenant des forêts privées afin d’exempter de taxes et quotas une proportion équivalente du bois d’œuvre produit par ces usines, et qui résulte d’achats de bois ronds en forêt privée. Selon cette proposition, si une usine s’approvisionne en bois ronds de la forêt privée à hauteur de 10 %, alors 10 % de sa production de bois d’œuvre devrait être exempte de quotas et de taxes à l’exportation.

Si cette proposition est retenue, les syndicats de producteurs de bois pourraient valider les achats de bois issus de la forêt privée du Québec. Il s’agirait là d’un partenariat gagnant à la fois pour les producteurs de bois et pour l’industrie forestière s’approvisionnant en forêt privée. Espérons que cet argument trouvera écho parmi les négociateurs américains. Mais encore faut-il qu’il soit défendu par les émissaires canadiens? Or, rien n’est moins sûr pour l’instant.

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Infolettre de novembre 2016 –
Désaccord sur les exportations de bois d’oeuvre résineux