Longueuil, le 9 juin 2025. – Lors de leur congrès annuel tenu à Trois-Rivières les 29 et 30 mai, les délégués des producteurs forestiers de toutes les régions du Québec se sont réunis pour échanger sur l’avenir de la forêt privée et réclamer un nouveau régime forestier qui protège leurs parts de marché.

La modernisation du régime forestier change drastiquement la manière de gérer la forêt québécoise. Pour les producteurs, cela transforme la concurrence qui leur est livrée, car les volumes de bois récoltés en forêt publique et les redevances perçues par le gouvernement ont une incidence concrète sur les marchés du bois. Rappelons qu’en 2023, les forêts publiques ont assuré 68 % des approvisionnements en bois rond de l’industrie forestière du Québec, comparativement à 21 % pour les forêts privées.

Lors de leur assemblée générale, les producteurs ont souhaité l’adoption d’un nouveau régime forestier qui renforce le principe de résidualité. « En théorie, ce principe veut que les allocations de bois des forêts publiques soient restreintes pour laisser une part de marché aux producteurs forestiers, mais son application fait défaut » selon le président de la FPFQ, M. Gaétan Boudreault. Notons que ce dernier a reçu la confiance des producteurs pour s’atteler à ce chantier puisqu’il a été réélu par acclamation à la présidence de la FPFQ pour un mandat de deux ans.

Consultations particulières sur le projet de loi n° 97
Moment fort du congrès, la FPFQ a participé le 29 mai aux consultations particulières sur le projet de loi n° 97, Loi visant principalement à moderniser le régime forestier. Lors de l’audience publique, les représentants de la FPFQ ont porté la voix des 162 900 propriétaires et producteurs forestiers du Québec afin qu’ils ne soient pas les remarquables oubliés du nouveau régime forestier.

Bien qu’ils reconnaissent la volonté de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts de simplifier l’environnement réglementaire des producteurs en transférant aux MRC la responsabilité de réglementer l’aménagement des forêts privées, les producteurs forestiers ont insisté sur la nécessité de renforcer le principe de la résidualité afin d’instituer un climat d’affaires plus favorable.

La FPFQ propose que l’on subordonne au bois des forêts privées toute attribution de bois des forêts publiques. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts devrait également adopter un levier pour moduler à la baisse l’offre de bois des forêts publiques lorsque survient une baisse de la demande, ce qui est particulièrement important dans un contexte de guerre tarifaire. De plus, elle souhaite que les redevances sur le bois des forêts publiques respectent la structure de coût de production des forêts privées.

« C’est d’abord une question d’équité envers ses propres citoyens, mais c’est aussi une nécessité si l’on souhaite que les producteurs génèrent des revenus et investissent dans leurs forêts afin de léguer des boisés sains et productifs aux prochaines générations », a affirmé le M. Boudreault.