Ottawa, le 6 novembre 2025 – Propriétaires forestiers du Canada (PFC) a comparu devant le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes dans le cadre de son étude sur l’industrie forestière, qui est durement touchée par le conflit du bois d’œuvre. Andrew de Vries, directeur général de PFC, et Vincent Miville, vice-président de PFC et directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, y ont présenté des recommandations visant à mieux reconnaître le rôle stratégique des propriétaires forestiers et de la forêt privée au Canada.
PFC représente 480 000 propriétaires forestiers qui détiennent 10 % des forêts aménagées du Canada, mais qui assurent 20 % de la production de bois au pays. Ils approvisionnent l’industrie forestière, contribuent à l’économie des régions et fournissent des services environnementaux essentiels aux communautés rurales.
« La méconnaissance de la réalité des forêts privées demeure dans l’angle mort des politiques forestières et commerciales du Canada. Par conséquent, les programmes de soutien tiennent trop peu compte de la contribution essentielle des propriétaires forestiers », explique Andrew de Vries.
La promesse du gouvernement Carney d’investir 1,2 G$ pour soutenir la construction résidentielle et diversifier le marché du bois d’œuvre représente un geste important pour l’industrie forestière. Toutefois, cette annonce laisse de côté le reste de la chaîne d’approvisionnement, car elle ne prévoit aucun soutien pour les propriétaires de forêts privées, les entrepreneurs forestiers et les travailleurs sylvicoles. Des mesures ciblées, comme la prévention des feux de forêt et l’entretien des peuplements, contribueraient directement à une gestion durable des forêts et réduiraient les impacts à court terme pour ces acteurs, ainsi que pour les pépinières et les autres intervenants concernés.
« Nous déplorons par ailleurs le retrait, dans le dernier budget fédéral, du programme de plantation de deux milliards d’arbres. Nous recommandons que ce programme soit réorienté afin d’inclure la prévention des feux de forêt et le reboisement des secteurs touchés par les feux, le verglas et les vents violents », ajoute Andrew de Vries.
Le conflit du bois d’œuvre affecte durement tout le secteur et les propriétaires forestiers en subissent directement les contrecoups. Bien que les droits imposés par les États-Unis visent à sanctionner les redevances de coupe sur le bois des forêts publiques, ils créent un environnement défavorable pour tous ceux qui vendent du bois rond.
« Les propriétaires forestiers sont des victimes collatérales du conflit du bois d’œuvre, mais ils échappent à toute forme d’aide sectorielle, sans accès aux mêmes leviers de soutien que les travailleurs ou les industriels », résume Vincent Miville.
Pour renverser la tendance à l’oubli, PFC recommande notamment de :
- Négocier un accord sur le bois d’œuvre prévoyant une exemption de tarifs et de quotas pour le bois d’œuvre produit à partir de bois rond issu des forêts privées puisqu’il provient de transactions commerciales entièrement privées, sans subventions publiques ni fixation administrative du prix;
- Renforcer l’expertise du Service canadien des forêts sur la réalité et le potentiel des forêts privées pour qu’elles soient mieux prises en compte lors du développement de politiques publiques;
- Mettre en place un régime d’épargne et d’investissement sylvicole personnel afin de permettre aux propriétaires de mettre de côté, dans un compte à imposition différée, les revenus tirés de la vente de bois et de stimuler les investissements en sylviculture;
- Assurer la protection des droits des propriétaires de forêts privées lors des négociations sur les revendications des Premières nations et dans l’élaboration de lois fédérales.
Les représentants de PFC ont également insisté sur la nécessité d’un meilleur arrimage entre les politiques fédérales et provinciales, ainsi que sur une consultation systématique des propriétaires forestiers dans l’élaboration des politiques publiques. « Collaborer avec les propriétaires forestiers est essentiel pour renforcer la résilience et le plein potentiel du secteur forestier canadien », a conclu de Vries.
PFC invite le gouvernement fédéral à adopter une approche inclusive et prévisible reconnaissant pleinement la contribution de la forêt privée à la vitalité des régions et à la souveraineté économique du Canada.
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Renseignements :
Charles-Philippe Tremblay-Bégin
Conseiller aux communications
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