Accroître la récolte de bois pour répondre aux besoins des usines et des communautés misant sur le secteur forestier est possible pourvu que le gouvernement améliore rapidement le climat d’affaires des 35 000 producteurs forestiers québécois qui ne cesse de se détériorer. Voilà le message lancé par la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) à la clôture de son congrès annuel, tenu à Saint-Georges en Beauce.

Selon M. Pierre-Maurice Gagnon, réélu à la présidence de la FPFQ, les boisés privés sont de plus en plus taxés par les municipalités, les réglementations vont au-delà du contrôle des mauvaises pratiques, les budgets des programmes soutenant l’aménagement forestier sont en forte réduction depuis six ans, le traitement fiscal du revenu forestier est inadéquat, le nombre d’usines pouvant acheter le bois des forêts privées est en constante régression et la concurrence exercée par le bois de la forêt publique est en croissance.

Les représentants des 130 000 propriétaires forestiers, réunis en assemblée générale, ont notamment exprimé au ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Laurent Lessard, leur vive inquiétude quant au désintérêt de l’État pour soutenir leurs activités, malgré l’engagement électoral du Parti libéral du Québec.

À l’inverse, l’amélioration de ce climat d’affaires permettrait, selon une récente étude de la FPFQ, de doubler le nombre d’heures travaillées et en conséquence d’accroître le nombre d’emplois directs liés tant aux activités sylvicoles en forêt privée qu’à la transformation des bois en usine. Ces emplois, évalués actuellement au nombre de 24 860, correspondent à un équivalent de 9 399 emplois à temps complet en raison du caractère saisonnier du travail en forêt. Ces chiffres n’incluent pas les emplois indirects.

Plus de 130 000 individus, familles, petites et grandes entreprises détiennent 6,5 millions d’hectares de forêts dans toutes les régions du Québec et disposent d’un potentiel de récolte annuelle de 16M m3 de bois, dont 9M m3 demeurent inutilisés. Ce volume peut alimenter plusieurs usines, dont celles réclamant des approvisionnements supplémentaires pour maintenir leurs activités. Actuellement, la récolte de bois en forêt privée correspond à 15 % de l’approvisionnement des usines de transformation. Ce pourcentage a déjà atteint 20 %.

Lors de leurs délibérations, les propriétaires et producteurs ont débattu des mesures pouvant permettre de mobiliser plus de bois à proximité des usines : un meilleur accès aux usines et un prix reflétant le coût de production, une plus grande coordination entre la récolte sur les terres privées et publiques, une répartition du risque financier de la sylviculture par le maintien des programmes gouvernementaux d’aménagement forester, une fiscalité et des réglementations municipales mieux adaptées à la production forestière, une stratégie provinciale pour intervenir lorsque les catastrophes naturelles frappent les propriétaires forestiers. Plusieurs de ces mesures n’entrainent pas de frais supplémentaires pour l’État.

Bilan du congrès 2015 des producteurs forestiers