Le gouvernement doit miser sur les propriétaires forestiers pour créer richesse et emplois

Lac-Delage, 13 juin 2014 – Au moment où le gouvernement cherche à renforcer l’économie dans plusieurs régions du Québec, les représentants des 130 000 propriétaires forestiers, réunis en assemblée générale, ont exprimé au ministre Lessard leur vive inquiétude quant à l’avenir des programmes gouvernementaux de soutien aux travaux sylvicoles et des marchés disponibles pour leur bois, malgré l’engagement du Parti libéral du Québec en campagne électorale.

« D’un côté, les propriétaires forestiers sont prêts à mettre à profit l’énorme potentiel de leurs actifs forestiers et ainsi contribuer à la relance de l’industrie des produits forestiers. De l’autre, le gouvernement s’apprête à annoncer de fortes coupures dans les mesures de soutien qui leur sont destinées et génère une forte concurrence sur les marchés des bois par des récoltes dans les forêts publiques qui ne tiennent pas compte de l’offre en provenance des forêts privées » a souligné M. Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec.

« Le ministre Lessard fait preuve de bonne foi en nous invitant à poursuivre les discussions avec son ministère, mais concrètement, il manquera dès cet été 6 millions $ pour payer des ouvriers sylvicoles et moins de débouchés pour écouler les bois récoltés dans plusieurs régions du Québec. Ces intentions sont d’autant plus déconcertantes que le premier ministre Philippe Couillard vient d’annoncer une augmentation de 42 millions $ des budgets des travaux sylvicoles pour les forêts publiques. Les emplois en forêt publique valent-ils plus que les emplois en forêt privée? » a ajouté M. Gagnon.

Les forêts privées québécoises disposent d’un potentiel de récolte annuelle de 16 millions m3 de bois, dont 9 millions m3 demeurent inutilisés; de quoi alimenter plusieurs usines.

Lors de leurs délibérations, les propriétaires et producteurs ont également débattu des mesures pouvant permettre de mobiliser plus de bois à proximité des usines : un meilleur accès aux usines et un prix reflétant le coût de production, une plus grande coordination entre la récolte sur les terres privées et publiques, une répartition du risque financier de la sylviculture par le maintien des programmes gouvernementaux de partage de coûts, une fiscalité et des réglementations municipales mieux adaptées à la production forestière, une stratégie provinciale pour intervenir lorsque les catastrophes naturelles frappent les propriétaires forestiers. Plusieurs de ces mesures n’entrainent pas de coût supplémentaire pour l’État.

« Les Européens et les Américains continuent de construire des usines pour les nouvelles générations de produits forestiers alimentées de bois des forêts privées. Nous devrions pouvoir le faire également » a conclu M. Gagnon en marge de son congrès.

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