Éditorial du président de la FPFQ
publié dans la revue Forêts de chez nous

La Fédération québécoise des municipalités, Solidarité rurale du Québec, le Conseil de l’industrie forestière du Québec, l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec, l’Union des producteurs agricoles, le Regroupement des sociétés d’aménagement forestier du Québec et la Fédération des producteurs forestiers du Québec appuient formellement la révision du Programme de remboursement des taxes foncières pour les producteurs forestiers reconnus. Ce n’est pas rien, car il rare qu’un dossier fasse l’objet d’une telle unanimité au sein des nombreux acteurs interpelés par le développement de l’industrie forestière et des communautés rurales.

Il est donc temps que le gouvernement prenne acte de cette demande pressante de réviser un programme permettant aux producteurs forestiers de bénéficier d’un crédit d’impôt en échange d’investissements sylvicoles, jusqu’à concurrence de 85 % du montant de leurs taxes foncières. Il s’agit d’un formidable levier pour accroître les investissements privés dans la mise en valeur des terres forestières et créer de l’emploi dans les communautés rurales, sans toucher à l’assiette fiscale des municipalités. Ce crédit vise autant les travaux sylvicoles pour aménager la forêt que les activités de récolte des bois. Tout le monde y gagnera.

Le gouvernement a récemment annoncé un crédit d’impôt pour encourager la rénovation résidentielle et, ainsi, stimuler l’emploi dans ce secteur. La même logique doit s’appliquer avec la révision de ce Programme de remboursement des taxes foncières qui permettra de multiplier ou de consolider les emplois des ingénieurs, techniciens et travailleurs forestiers qui interviendront chez les propriétaires de lots boisés souhaitant utiliser ce crédit d’impôt.

Le Rendez-vous de la forêt québécoise, initié par la première pour discuter de l’avenir du secteur forestier, sera une occasion rêvée pour annoncer cette révision. La Fédération des producteurs forestiers du Québec sera évidemment sur place, à Saint-Félicien, les 21 et 22 novembre prochain, pour le rappeler.

Nous en profiterons également pour défendre deux autres revendications de notre organisation, soit le maintien du financement des programmes de mise en valeur des forêts privées, ainsi que l’accès aux marchés pour les bois des producteurs forestiers. Les producteurs de la forêt privée ne comptent plus que pour 14 % des approvisionnements des usines de transformation, un creux historique, quand au même moment les volumes récoltés sur les terres publiques sont en recrudescence. La FPFQ demandera de nouveau au gouvernement de respecter sa Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier qui accorde un statut prioritaire au bois de la forêt privée par rapport au bois de la forêt publique dans l’approvisionnement des usines, afin d’éviter les déséquilibres que nous vivons sur les marchés du bois rond au Québec. Cette mesure n’entraîne pas de coût supplémentaire pour le gouvernement, mais nécessite une meilleure coordination avec les acteurs concernés.

Pierre-Maurice Gagnon
Président et producteur forestier