D’après les données du Bureau de recensement des États-Unis, les mises en chantier ont légèrement progressé en juin 2025, atteignant 1,32 million d’unités sur une base annualisée, soit une hausse de 4,6 % par rapport à mai. Cette reprise reste toutefois fragile, les niveaux demeurant en léger recul de 0,5 % par rapport à juin 2024. Après 6 mois en 2025, le rythme de mises en chantier a glissé de 1,1 %.

Le segment multifamilial s’est particulièrement démarqué, avec une hausse de 31 % sur un mois et de 26 % sur un an, atteignant 414 000 unités. À l’inverse, les mises en chantier unifamiliales continuent de reculer, affichant une baisse de 4,6 % sur un mois et de 10 % sur un an, pour un total de 883 000 unités.

Ce recul dans le segment unifamilial reflète les difficultés rencontrées par les acheteurs face à des taux d’intérêt encore élevés et à une accessibilité à la propriété en déclin. Cette tendance est préoccupante pour l’industrie des matériaux de construction en bois, traditionnellement tributaire de la vigueur du marché unifamilial américain.

Les permis de construction — un indicateur avancé de l’activité attendue dans trois à quatre mois — sont restés stables à 1,40 million d’unités, témoignant d’un certain attentisme sur le marché de la construction. Selon les prévisions, les mises en chantier américaines devraient terminer l’année 2025 en recul de 2,4 %, avant de rebondir en 2026 avec une hausse de 4,6 %, atteignant alors 1,40 million d’unités.

À l’inverse de la tendance observée aux États-Unis, l’activité dans la construction résidentielle au Canada s’est nettement intensifiée. En juin, les mises en chantier ont atteint 284 000 unités annualisées, en hausse de 7,6 % par rapport au mois précédent et de 18 % sur un an.

Cette progression est largement attribuable au segment multifamilial, qui a bondi de 8,7 % sur un mois et de 22 % sur un an, pour atteindre 226 000 unités. Le secteur unifamilial, de son côté, demeure plus stable, avec une hausse de 3,6 %, tant sur une base mensuelle qu’annuelle.

Cette vigueur s’inscrit dans un contexte où le gouvernement fédéral a affiché son ambition de doubler la cadence de construction résidentielle, afin d’atteindre 500 000 logements par an d’ici dix ans. Une telle cible pourrait entraîner un doublement de l’utilisation du bois d’œuvre résineux canadien dans la construction résidentielle neuve. À titre de comparaison, en 2024, environ 9,4 % du bois d’œuvre produit au Canada était destiné à ce segment. Le gouvernement s’est également engagé à recourir exclusivement au bois canadien dans la réalisation de ses projets résidentiels.

En parallèle, les intentions de construction sont également en hausse. En mai, la valeur des permis de construction délivrée au pays a bondi de 12 % pour atteindre 13,1 G$. Cette hausse est largement attribuable à l’Ontario, où les permis liés à la construction institutionnelle ont augmenté de 1,3 G$. La valeur totale des permis affiche une progression de 11,8 % sur un mois et de 5,1 % sur un an. Du côté des mises en chantier, les prévisions indiquent une légère augmentation de 0,6 % en 2025, suivie d’un repli de 1,6 % en 2026, contrastant avec la vigueur actuelle du marché et les intentions gouvernementales.