Selon Statistique Canada, la production canadienne de bois d’œuvre a reculé de 3,9 % après neuf mois en 2025, pour atteindre 15,42 milliards de pieds mesure de planche (G PMP). La baisse s’est accentuée au troisième trimestre, avec un recul de 8,0 %.

Presque toutes les provinces ont enregistré une diminution, à l’exception du Nouveau-Brunswick, qui affiche une hausse de 1,4 %, après 9 mois. L’Alberta connaît une légère baisse (-0,1 %), tandis que les reculs sont plus marqués ailleurs, notamment en Colombie-Britannique (-7,1 %, le plus fort du pays) et en Ontario (-5,7 %). Les autres provinces accusent une baisse moyenne de 5,2 %.

Au Québec, la production a diminué de 3,4 % après neuf mois, soit environ 139 M PMP de moins. Cependant, une reprise s’est manifestée au troisième trimestre 2025, avec une hausse de 11 % par rapport au troisième trimestre 2024. Cette amélioration contraste avec la forte baisse observée après six mois (-8,8 %), ce qui réduit la perte cumulée sur neuf mois.

Ce rebond au troisième trimestre s’explique probablement par l’anticipation de la hausse des droits américains sur le bois d’œuvre canadien (relevés à 45 % en août 2025), les scieurs souhaitant produire et expédier du bois d’œuvre avant une hausse de taxes. Cette mesure pèse lourdement sur la compétitivité du secteur et laisse présager un ralentissement au quatrième trimestre susceptible de réduire la moyenne annuelle et d’accentuer la pression sur l’industrie.

Toujours au Québec après trois trimestres, les inventaires ont chuté de 15 %. Cette baisse s’est accentuée après le mois de mai, car en prévision de la hausse des tarifs américains, les usines ont choisi d’écouler rapidement leurs stocks plutôt que de conserver du bois d’œuvre. La fermeture de scieries n’est probablement pas encore reflétée dans le niveau d’inventaires actuel; celui-ci risque d’être encore plus bas dans les prochains semestres. Sur la même période, les livraisons ont également reculé de 8,5 %.

Les conséquences du conflit du bois d’œuvre sont préoccupantes : chaque semaine, de nouvelles fermetures sont annoncées. Au Québec, une vingtaine d’usines ont déjà déclaré des arrêts temporaires ou définitifs en 2025. Dans ce contexte, il est raisonnable de prévoir une détérioration supplémentaire d’ici la fin de l’année, à mesure que les effets des droits accrus se font sentir.